C’est peut-être la seule qui ne joue pas la comédie à La Criée. Chef du restaurant Les Grandes Tables, Belle Lurette transfère son énergie dans ses recettes de ses cuisines.
Parmi les histoires que l’on se raconte dans les cocottes des cuisines, celle de Marine que l’on surnomme « Belle Lurette ». L’ancienne professeur de français avait participé à l’émission MasterChef en 2010, après une année en tant qu’apprentie aux Grandes Tables de la Friche et d’autres années de savoureuses expériences dans des tabliers Parisiens, la belle a définitivement gardé les pieds dans le plat. Désormais, elle orchestre avec de drôles d’ustensiles les fourneaux des Grandes Tables de La Criée. Une rencontre sur le Vieux-Port de Marseille.
Bonjour, on va être direct : Tu l’aimes comment ton poisson ? À la poêle, au four, où à la vapeur ?
Plus ça va, plus je l’aime cru ! De cette façon on distingue vraiment l’identité du poisson. À la vapeur on détruit les saveurs, en le faisant bouillir il prend le goût du court-bouillon… Avec un morceau de poisson cru, c’est là que tu vois vraiment ce qui fait la différence d’un poisson à l’autre. D’ailleurs j’ai par ailleurs découvert des saveurs incroyables avec la « Liche » que Christian Qui (SushiQui) m’a fait découvrir.
C’est une sacrée approche … Comment décrirais-tu ta cuisine ?
J’y mets beaucoup d’intention. C’est qu’il y a de plus important à mes yeux. Elle est généreuse et ne se pose pas de limites. Je travaille énormément avec des produits de saisons, frais et locaux.
Comment fait-on pour passer de prof de français à chef ?
J’ai surtout appris sur le tas. Après ma participation à l’émission MasterChef, j’ai vraiment eu envie de me lancer. J’ai commencé aux Grandes Tables de la Friche en tant que stagiaire. Et on m’a dit « Tu verras, après un an tu seras dégouté » . Mais après un an, j’en voulais encore. On m’a ainsi confié les Tables de La Criée en 2011 puis en 2013 je suis montée à Paris aux côté de chefs tels que Pierre Giannetti (Café des Méditerranées) et Giovanni Passerini (Passerini restaurant & Co ).
Paris ou Marseille ?
Paris me fait rêver ! Selon moi, les meilleurs chefs du monde sont à Paris. Ils ne sont pas forcément français. Les japonais, les italiens ou les chefs anglais qui travaillent là-bas sont des tueurs. Mais je n’arrive pas à ma « dépéguer » de Marseille. La mer, le Vieux-Port … ça reste un métier difficile, la qualité de vie reste importante et il n’y a qu’ici que je peux aller piquer une tête au Pharo à ma pause.
Tu fais comment pour résister dans tes cuisines ?
Les cordonniers sont les plus mal chaussés ! Je suis un scandale, le café est ma nourriture. Quand tu y es du matin au soir en cuisine, tu es toujours en train de goûter tout séparément, tu n’as pas vraiment faim … Pourtant j’adore ma cuisine ☺
Tu cuisines encore chez toi ?
Oui, je prends plaisir à inviter mes amis autour d’un bon repas.
Les Grandes Tables proposent d’être un pont entre le culinaire et le culturel … Ca t’arrive d’aller voir des pièces de théâtre ?
La honte absolue. Je n’ai pu en voir qu’une seule depuis que je suis ici : sur un jour de repos. Le service termine tard, il y a beaucoup de travail, de la production à relancer, ça reste intense.
Une bonne adresse sur le Vieux-Port ?
Sardin’, découvert la semaine dernière. Une sélection de conserves géniales, une carte très courte mais inventive.
Pour aller boire un verre ?
La Dame Noir qui a réouvert juste à côté d’ici, j’irais après mon service !
Des rêves d’outre-mer ?
J’ai été au Japon plusieurs fois, j’ai vraiment aimé ce que j’y ai mangé. On a toujours des fantasmes c’est sur, mais je n’ai pas encore trouvé d’autres endroits qui pourrait vraiment me convenir.