Perchés sur les toits, au fil de l'eau ou dans un grand monument, rien n'effraie les Jardins suspendus qui n'aiment rien tant que nous faire danser dans des lieux insolites. Cinq piges pour les rois de la voltige qui n'ont pas le vertige !
Clément Vignes et Thibaud Faucon se sont connus au lycée à Marseille avant de rouler leur bosse chacun de leur côté. Clément réalise vite lors de son alternance en école de commerce que la vie qui l’attend n’est pas pour lui. Il commence à réfléchir à l’organisation de soirées, inspiré par le renouveau de la fête à Paris à cette époque incarné entre autres par des événements comme la Concrete. C’est un dimanche d’été, suspendus au-dessus de la mer, que naîtront finalement les Jardins en 2014 et le début d’une belle aventure musicale et festive avec son acolyte Thibaut. De la contrainte vient la créativité a-t-on l’habitude de dire. C’est justement parce qu’il y a peu de salles de spectacles qu’il leur faudra trouver des alternatives, convertir des lieux qui n’en sont pas prévus en espace festifs, développer un clubbing de journée et première partie de soirée. Ils affirment bientôt leur style avec une programmation de qualité et implantation dans des lieux emblématiques de la ville comme pour leur série Monument (Palais de la Bourse, Opéra et d’autres à venir)avec toujours en tête la volonté de surprendre. Au bord de l’eau ou dans la garrigue sur les hauteurs de Marseille (Baou de Marseille), l’aventure, c’est l’aventure !
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Les Jardins Suspendus car le rooftop des Terrasses du Port (ndlr : là où ils ont démarré à Marseille) avait un côté merveilleux, qu’à l’époque il était entouré de bambous, et que ce lieu était vraiment suspendu au-dessus de tous les autres !
Quelle était l’idée des premiers évènements ?
Sortir des sentiers battus, monter un club éphémère dans des nouvelles horaires (le dimanche après-midi), sortir le clubbing de la nuit, offrir quelque chose d’exceptionnel et d’unique qui allait révolutionner la fête à Marseille. Marquer l’histoire culturelle de la ville. C’était ambitieux.
Quels sont les formats vers lesquels vous vous êtes orientés ensuite?
Plein de choses: nous avons produit des événements électro au Silo, monté un restau éphémère, un bar éphémère, des soirées « Voilier Bonheur » sur le Noctilio puis le Don du Vent, collaboré avec le Mucem pour les Nuit vernies et Plan B. On s’est toujours orienté vers des choses originales pour avancer toujours et chercher de la nouveauté !
Les erreurs à ne pas refaire?
Être resté au Rooftop des Terrasses du Port alors que petit à petit nous perdions le contrôle du contenu des évènements proposés et notamment la politique de prix et de clientèle visée. Nous aurions dû, peut-être, partir dès 2015 et garder notre indépendance. C’était un choix cornélien et compliqué car nous étions très attachés au lieu. Sinon, nous avons fait une soirée au Silo en 2016, pile en face de la Fiesta des sud, et honnêtement ce n’était pas une très bonne idée 🙂
Vos deux ou trois meilleurs souvenirs ce ces 5 ans ?
Ça serait sans doute ces trois dates : L’ouverture des Jardins Suspendus en 2014. La soirée MCDE au Silo et la soirée Monument au Palais de la Bourse.
L’équipe actuelle qui s’est agrandie?
Oui, John est un peu notre homme de confiance depuis des années et il se concentre désormais sur la partie « privatisation et entreprises. Cela nous permet de proposer notre savoir-faire en terme festif, sans subir le stress du nombre de préventes vendues… Cela nous permet d’être plus sereins et libres pour envisager des projets plus artistiques et faire ce qu’on aime vraiment. L’équipe bar et salle est exceptionnelle, je ne vais pas tous les citer mais nous avons retrouvé une très belle cohésion depuis la soirée Monument. Ils sont attachés aux Jardins, contents et fiers de travailler avec nous ce qui fait que tout le monde prend beaucoup de plaisir même si les tâches sont parfois difficiles et chiante à réaliser (monter / démonter…)
Une équipe de résidents de haut niveau aussi !
Oui, on pense avoir réuni l’équipe de résidents la plus somptueuse de Marseille : Géo le Lion de Maraboutage, Mimid de Wewill, Kyldd aka Marc Infant, Alex Puis & Alfred Jr. les résidents JS historiques ! On est tous potes dans la vie, donc on s’éclate quand on se retrouve ensemble au Baou de Marseille !
Le Baou, spot de rêve ?
C’est sûr. Le lieu est isolé, grand, en plein air, avec une vue incroyable. Nous sommes très bien en termes de limite sonore pour du plein air, les autorités administratives soutiennent ce projet. Le lieu est modulable et permet d’être très ambitieux en termes de bookings… Puis il y a une très bonne ambiance dans l’équipe du Baou et état d’esprit positif. On ne peut rêver mieux comme départ… Le challenge est de faire venir les marseillais et d’attaquer une saison sur les chapeaux de roue, sans vraiment de temps pour assurer une programmation vraiment percutante et forte en termes de bookings ! On va le relever, et l’été prochain mon objectif est de faire une programmation digne de festivals.
Les jeudis à la Ricaravane. Comment gère-t-on un format plus commercial ?
Le Ricard, c’est pas commercial ! C’est la base:-)
La série « Monument » va-t-elle continuer dans le futur ?
Bien sûr, j’ai avec moi la liste de tous les monuments historiques de Marseille, et je peux vous dire qu’elle est longue !
En rêve ultime?
Faire quelque chose au MaMo !
Propos recueillis par Eric Foucher