Importé par des soldats, il avait réveillé la vieille Europe il y a plus d’un siècle avec le jazz, avant de sombrer dans l’oubli. Mais l’appel du swing est trop fort et le voilà de retour sur le macadam, bien décidé à conjurer la sinistrose ambiante en faisant la java.
Aussi loin qu’elle s’en souvienne Emma a toujours dansé : du classique, du hip hop, de l’afro, de la samba, et tant d’autre. Et puis le swing a débarqué sur les plateaux de danse mais surtout en extérieur, dans les guinguettes et sur les places comme un exutoire énergique et joyeux à nos vies de citadins individualistes et stressés. Ce fût le coup de foudre. Il dure depuis sept ans. A tel point qu’elle a décidé un beau jour de transmettre cette passion frénétique qui la fait vibrer au travers de son école The Swing Call.
Lors de cours, soirées, ou ateliers, elle est son équipe – une communauté de danseurs et des professeurs passionnés – vous feront découvrir les différents courant de cette dance, depuis le lindy hop au jazz roots en passant par le charleston ou les claquettes.
Un trait commun néanmoins à toutes ces danses : la bonne humeur qu’elles distillent dans les veines de ces pratiquants. D’où l’engouement sans précédent qu’elles connaissent.
Cette danse a été avant-gardiste dans le sens où n’y avait pas de rôle attitré: les hommes dansaient déjà avec des femmes ou des hommes, et pendant la guerre, les femmes se retrouvant entre elles en faisaient de même »» rappelle Emma. « Le gros avantage de celle-ci, c’est qu’elle est à la fois une danse de couple et une danse solo puisqu’il y a de nombreux lâchés qui permettent des improvisations personnelles ».
Cette danse afro-américaine est née à Harlem et a énormément inspiré le hip-hop. « Je vois beaucoup de jeunes nous dire : mais je le fais ce moove moi aussi ! »
Conséquemment de nombreuses passerelles se sont créés avec les danses d’aujourd’hui, régénérant dans la grande famille du swing : le jazz roots, les claquettes soft shoes, le balboa et sans doute bien d’autres encore à venir. « Marseille est une superbe ville car on peut y pratiquer en salle mais aussi en extérieur dans de très beaux lieux (Le Couvent Levat ou le Chapiteau accueillent régulièrement les danseurs).
En ce temps de restriction des libertés comme à l’époque où le swing est né, le fait que la danse soit encore autorisée avec ses partenaires habituels reste une dernière fenêtre de liberté et une motivation supplémentaire pour faire « bouncer » Marseille.
Le Petit Plus : Quand vous démarrez une pratique, l’école vous propose 50% de remise sur un cours d’une autre danse pour que vous puissiez vous initier et mélanger les danses.
Par Eric Foucher
Photos : The Swing Call / Maite Baldi