La torréfaction est un art. On la découvre au contact d’un maître du genre dans la plus ancienne brûlerie artisanale de Marseille qui vous ouvre enfin ses portes.
Inutile de chercher les panneaux qui vous mèneront vers la discrète torréfaction Luciani dans le quartier de Saint Just. Il suffit de vous laisser guider par l’odeur d’un café fraîchement grillé s’échappant des cheminées de la petite entreprise familiale et artisanale. Cette dernière est d’ailleurs toujours restée fidèle au quartier depuis 1965, date à laquelle Monsieur Luciani Père rachète la Phocéenne de torréfaction qui grille les grains de café depuis la fin du XIXe siècle.
Dans la pièce principale, les amoureux du café auront sous les yeux tout ce qui contribue à faire des bons jus. Comme pour les vins on pourra donc discuter avec André Luciani le Maître Torréfacteur d’arômes (notes de cacao, de fruits secs, caramel), de textures (crémeuse ou liquide), d’acidité et de rondeur en bouche selon les crus et le brûlage de l’or vert. A l’entrée sur la gauche des collections de cafetières pour les particuliers (napolitaine, à pistons, etc.) et de machines pour les professionnelles avec en tête les célèbres Faema qu’André et ses équipes viennent régulièrement contrôler dans les établissements qui servent leur café. Le goût d’un excellent cru pouvant être, c’est bien connu, ruiné par de mauvais réglages.
Contre les mur des sacs de café vert, des arabicas de premier choix rigoureusement sélectionnées chez des producteur bio d’Amérique Centrale – principalement du Costa Rica et du Guatemala – ainsi que d’Ethiopie. Puis des silos et le fameux torréfacteur Vittoria rouge qui occupe une bonne partie de la pièce et cuit soixante à soixante-dix kilos de café lors des 4 ou 5 sessions de torréfaction quotidienne.
Puis des conditionnements pour expédier les paquets aux nombreux professionnels fidèles à la marque depuis des décennies (certains comme le Petit Nice Passédat ont d’ailleurs droit à leur propre mélange) mais aussi les nouveaux établissements comme le café brocante Monsieur Madame ou le coffee shop Coogee. A la faveur d’un nouvel engouement pour la torréfaction artisanale et les filière eco-responsable mais aussi grâce une une belle communication initiée par Emmanuelle (commissaire d’exposition et troisième génération) revisitant de façon contemporaine l’ADN de la marque comme les gourmandes rayures blanches et caramel.
Quoi de mieux q’un tel décor et des effluves pour vous motiver à vous approvisionner dans dans la petite partie boutique où l’on trouve différents mélanges que l’on peut vous moudre (ou pas) sur place. Et bien que le déplacement vaille la peine, sachez que vous pourrez aussi vous procurer cet excellent café dans des bonnes épiceries marseillaises que nous vous avons déjà recommandé : L’Idéal, Piou, Chez Francette.
Le petit plus ? Afin de varier les plaisir, Café Luciani propose chaque mois un café en édition limitée.