Quoi ? : Livre sur la Gastronomie marseillaise (384 pages/ Hachette Cuisine)
Combien ? : 45 €

Près de 400 pages, 50 recettes, 400 adresses, 1 000 anecdotes, des portraits et reportages en pagaille sur des nombreux artisans ou « figures » locales, c’est un pavé copieux et gourmand qu’Ézéchiel Zérah propose aujourd’hui chez Hachette Edition pour mettre enfin Marseille en centre de la scène culinaire nationale.

Journaliste spécialisé en gastronomie depuis près de 10 ans. Ézéchiel a dirigé les pages gastronomie de l’Express et écrit des enquêtes et articles culinaires pour Le Point, Les Échos ou encore Vanity Fair. Le Marseillais a également monté l’évènement des Sud’Crés, au cours duquel les pâtissiers de l’association Gourmediterranée présentent leurs créations autour d’un thème.

Depuis toujours, ce passionné de cuisine qui kiffe autant un repas trois étoile chez Passédat qu’une moit-moit’ dans l’un des nombreux camions-pizza qu’il avait déjà recensé dans un blog.

C’est justement cette diversité, ces traditions, mais aussi ce goût de l’expérimentation (telle que peut la pratiquer un Alexandre Mazzia) qui fait la richesse de la gastronomie locale.

Ce qu’il avait à cœur de raconter, c’est ces histoires de cuisine, faire une sorte de Bible de la gastronomie marseillaises des marchés de Noailles aux stands des pêcheurs du Vieux-Port, en passant par les tables étoilées et les snacks du paysage marseillais.

« Je suis loin d’être seul dans cette aventure. Une joyeuse tribu d’une trentaine de personnes m’a aidé à organiser, rédiger et habiller ce projet XXL. »

Journalistes, écrivains, historiens, photographes, illustrateurs,  l’ours du livre rassemble une trentaine de talents qui apportent chacun leur plume, leurs images, leurs recettes, leurs illustrations à l’ouvrage.

Ainsi le livre évite deux écueils majeurs qu’heurtent de nombreux pavés du genre :  le côté « coffee table book », ces beaux livres qui traînent sur la table du salon ou la cheminée et qu’on n’ouvre qu’une fois ; et le côté fouillis des nouveaux livres de cuisine dont on cache l’indigence d’informations par une maquette pseudo branchée qui les rend illisible.

Point de tout cela ici. Il y a à lire, à voir et s’inspirer. De magnifique photos d’Agathe Hernandez, des illustrations originales de Matthieu de Muizon, Kim Roselier, Laura Vitale, Elia Nectoux, Nicolas Gallois et Alois Marignane pour la couverture et des textes qui captent l’essence même de la culture locale (une dream team composée entre autres de Pierre Psaltis, Cécile Cau, Julia Sammut, Adrien Bels, Philippe Pujol) et permettent une immersion complète dans le bouillon marseillais. Le tout servi par une maquette très aérée qui rend le tout très digeste. C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim pourrait-on dire en clin d’œil au titre de l’ouvrage

Les nombreuses « entrées » du livre permettent de s’y plonger dix minutes entre deux tâches quotidiennes comme plusieurs heures un long dimanche flemmard sous la couette.

Si on ne peut pas parler véritablement de “cuisine marseillaise” – comme le reconnaît l’auteur – le livre creuse chaque plat pour en extraire les influences et métissages de traditions culinaires de nombreux pays (Italie, Espagne, Arménie, Comores, Algérie, Grèce, etc).

Des artisans comme les torréfacteurs de cette ville qui a accueilli les premiers grains et café de France, à l’industrie des faïences qui transformaient les contenant en véritable œuvre d’art, on se régale à chaque page de belles anecdotes qui rende ce livre vraiment très gourmand.

Le Petit Plus : Les cuisiniers et artisans de la ville fournissent leurs meilleures recettes des plats typiques

Par Eric Foucher