« Dis-moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es ». A la lecture des recettes chères aux marseillais, on comprend vite qu’ils sont le fruit d’un long métissage, qui se retrouve jusque dans ses traditions culinaires. C’est cette diversité de la ville et de sa cuisine que Culinary Backstreets souhaite faire goûter aux voyageurs lors de ses food tours.
En 2009 deux américains, Ansel Mullins et Yigal Schleifer, créent un blog appelé Istanbul Eats. A 2010, ils publient un guide culinaire sur la ville et lancent la première balade autour de la gastronomie locale, un itinéraire qu’ils empruntent encore aujourd’hui. Réalisant que ce qu’ils ont construit à Istanbul est nécessaire dans d’autres villes qu’ils connaissaient et aiment, ils créent d’autres parcours en 2012 à Athènes, Barcelone, Mexico et Shanghai.
Lors d’un voyage de presse en 2018, la journaliste américaine et ancienne collaboratrice de Love Spots Alexis Steinman est invitée à découvrir le food tour de Lisonne. « Au départ, j’ai refusé car je m’attendais à un circuit très cliché. Mais l’équipe m’a convaincue ».
« j’ai passé six heures inoubliables. J’ai appris plus sur Lisbonne, sa cuisine et son histoire que je ne l’aurais fait en plusieurs semaines ! »
Réalisant qu’il fallait faire de même à Marseille pour que les touristes puissent comprendre cette ville insolite, elle invite l’un des créateurs de Culinary Backstreets. « Après deux heures, il est tombé amoureux de notre ville, sa scène multiculturelle, son patrimoine et sa cuisine métisse ».
Alexis a lancé les visites en octobre 2019. Après la période compliquée due au Covid – les frontières étant fermées – il y a eu suffisamment de participants pour embaucher une autre guide, Chloé, urbaniste marseillaise. Deux autres sont venues renforcer les effectifs par la site : Jenine, une écrivaine palestinienne-américaine, et Séverine, une Marseillaise, formatrice en tourisme et en intelligence collective. Trois personnes très cultivées et passionnées !
« Le but de ces balades n’est pas de se bâfrer. On utilise la cuisine pour raconter des histoires d’une ville et pour en dresser un portrait authentique ».
Outre la cuisine, les circuits parlent également de culture, de politique, d’histoire, et d’architecture. Les participants repartent avec une meilleure connaissance de Marseille et des souvenirs impérissables ! Prévues au départ pour les touristes et étrangers, les balades intéressent maintenant aussi les locaux.
La balade actuelle, Beyond Bouillabaisse: Diving into Marseille’s Multicultural Stew (« Au-delà de la bouillabaisse : plongez dans la marmite multiculturel de Marseille ») commence en haut des escaliers de Gare Saint-Charles et se termine par un pastis à la Caravelle. En route, les participants visitent un supermarché arménien, découvrent des pastels sénégalais, dégustent des pâtisseries tunisiennes juives et plusieurs autres délices.
Alexis a d’innombrables anecdotes à raconter comme lors de son premier circuit où, très nerveuse, elle est vite mise à l’aise par des touristes canadiens qui distribuent des bonbons au sirop d’érable lors de toutes les étapes où ils dégustent makrouts, canistrelli, pastels, figatelli….
« Cet esprit de partage est la raison même de Culinary Backstreets, et pour moi la base de la cuisine ! »
Celle aussi où, lors d’un arrêt devant une frise illustrant l’histoire de Gyptis et Protis, légende fondatrice de Marseille, l’un des habitants de l’immeuble invite les participants chez lui. « Mes clients était surpris par son accueil chaleureux, surtout après avoir entendu tant de commentaires négatifs sur Marseille ».
Le Petit Plus : Retrouvez les adresses et des articles intéressants sur la scène culinaire dans la partie blog du site internet.
Par Eric Foucher