C’est un loisir populaire aux origines séculaires qu’un designer marseillais entend déplacer sur tous les terrains de jeux urbains. Pour l’élégance du geste…
La légende prétend qu’il fût inventé par des marins désœuvrés sur les ponts des bateaux. Mais ce sont dans les années 40 que les jeux de raquettes et de balles furent popularisés partout dans le monde depuis les longues plages de Rio jusqu’aux frontons basques où naquit le célèbre Jokari. Frescobol (Brésil), Matkot (Israël,) Paddle (Espagne), à chaque pays son nom et des particularités dans le type de raquettes, pour définir cependant un même loisir consistant non pas à s’affronter mais à jouer ensemble. C’est justement cet esprit d’échange pour garder la balle vivante qui a séduit Hervé Paraponaris, artiste et designer, qui en a profité au passage pour y aller lui aussi de sa propre appellation. Car avec Baliboa, il souhaitait singulariser aussi son approche en transportant ce jeu qui ne nécessite ni limite ni filet à tous les terrains de jeux urbains, depuis le parc jusqu’à la rue en passant par le toit d’un immeuble. L’ancien activiste des sports de roule (NB : il a par le passé développé la marque de skate Syndrom mais aussi des concepts de skateparks baptisés Bowliwood). En jouant à la balle, il trouvait là matière à développer un nouveau produit conjuguant esthétisme, performance et éco-responsabilité, loin des produits aux couleurs criardes et matières polluantes que l’on trouve sur le marché donc. Avec du liège du var, de corse ou de Sardaigne recouvert de hêtre, ce n’est pas moins de 18 opérations et 1h30 à 2H30 de travail manuel selon la finition pour arriver à cet accessoire de jeu populaire devenu, grâce à ses recherches et son tour de main, un bel objet que l’on peut accrocher fièrement tel un trophée avec sa jolie dragonne. Une rapide prise en main confirme toutes les promesses annoncées : un grand confort dans la prise en main, l’absence de frottement pouvant irriter la paume des mains, la suppression des vibrations dans le manche mais aussi de bruits à la frappe de la balle, absorbé par le liège. Le shape et la qualité des plaquages doivent eux aussi beaucoup au passionné de skate et de surf, dont l’univers est finalement bien proche dans la recherche du style. (EF)