Pas de gifles esthétiques cette année en Arles, mais des propositions de plus en plus variées et richement scénographiées pour plaire à un très large public.
Que faut-il retenir de cette 47 édition sous la houlette de son nouveau directeur Sam Stourdzé ? Que les Rencontres d’Arles sont devenues une grosse machine, rien moins que le plus gros festival au monde consacré à la photo. La ville est devenue un vaste supermarché de l’image où les directeurs photos du monde entier font leur marché, où les jeunes talents tentent de percer et où les pointures mondiales s’offrent une petite cure de reconnaissance auprès de leurs pairs avec des expositions qui leur sont entièrement dédiées. Pour satisfaire tout le monde et répondre à tous ces objectifs inutile donc dorénavant de trouver une cohérence thématique ou esthétique. Il convient de faire votre propre sélection et de prendre le temps de la contemplation. Une bonne semaine est nécessaire si vous souhaitez voir dans de bonnes conditions toutes les expositions. Deux jours seront nécessaires pour une sélection plus resserrée.
Les expositions 2016 que nous avons eu le loisir de découvrir ne nous auront pas impressionné la rétine comme ont pu le faire certaines des années précédentes mais cette édition nous aura tout de même offert de belles surprises avec la découverte de nombreux nouveaux lieux. Incroyable le nombre d’édifices religieux que possède cette petite ville de Camargue (chapelles, églises, couvents, etc.) très facilement accessibles grâce à une cartographie et signalétique très bien faite. Mention spéciale aussi à la scénographie des expositions comme celles du Palais de l’évêché qui joue des volumes et des espaces pour dépasser le cadre des cimaises traditionnelles. Le plaisir de voir aussi année après année s’élever sous nos yeux la future Fondation Luma aux côtés des majesteux ateliers des Forges, de la mécanique et la Grande Halle. (EF)