À l’Estaque, un bâtiment emblématique des années 60 - surnommé le « Camembert Cousteau » est voué à la démolition. Il s’est vêtu dernièrement des fresques de 15 artistes réunis en collectif afin de sensibiliser le public à son histoire et à sa préservation comme patrimoine marin.
Un patrimoine en en sursis
Construit initialement pour accueillir les ingénieurs du projet SAGA – un sous-marin imaginé par Jacques-Yves Cousteau puis réalisé par la COMEX – le « camembert » fait partie de l’identité maritime de Marseille.
Il deviendra par la suite un centre de Balnéothérapie connu sous le nom des Bains de l’Estaque (fermés en 2022).
Propriété du Grand Port Maritime de Marseille, il est aujourd’hui menacé de démolition en raison de sa vétusté. Entre le hangar abritant le célèbre sous-marin de Cousteau (le SAGA) et le DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines), il pourrait pourtant devenir – après réhabilitation – la porte d’entrée idéale vers un site historique et pédagogique de l’exploration sous-marine et ouvrir sur la mer expliquent ses partisans.
Une mobilisation artistique
Durant dix jours cet été, 15 artistes ont investi le bâtiment pour créer fresques et œuvres monumentales.
Leur démarche ? Utiliser l’art pour changer le regard sur ce lieu, lui redonner visibilité et émotion, et alerter sur l’urgence de sa sauvegarde.
Chacun a pu choisir la portion de « camembert » à habiller en toutes liberté. Ainsi des salles circulaires, aux fenêtres, des escaliers au toit-terrasse en passant par les douches et bassins de l’ancien centre de balnéothérapie.
Une alternative citoyenne
Au-delà des premières œuvres permettant de changer le regard sur le lieu, le projet porté par les collectifs THALA, Hôtel du Nord et les habitants du bassin de Séon imagine une reconversion ambitieuse .
Le lieu pourrait accueillir un espace muséal, des résidences artistiques et scientifiques, le tissu associatif local et être un lieu de médiation entre ville, port et mer.
Cette vision soutenue par la Convention de Faro réaffirme le rôle du patrimoine comme bien commun.
Les acteurs du projet ont lancé une pétition pour qu’une concertation soit faite quant au devenir du lieu. Vous pouvez la retrouver ICI.
Par Eric Foucher / Texte et Photos












