Dernier maillon de la requalification urbaine du quartier de la Joliette, les Terrasses du Port réconcilient enfin la ville avec sa façade maritime.
A eux seuls les chiffres donnent le tournis à l’échelle marseillaise où les ouvertures commerciales se faisaient au compte goutte en centre-ville : 61.000 m2, 190 boutiques et 15 millions de visiteurs annuels espérés ! Pourtant si l’on a l’habitude avec nos institutions publiques locales de voir naître des projets mal ficelés comme autant de gabegies, on ne pouvait guère douter de la vision du promoteur britannique Hammerson qui a senti le vent tourner avec la lente désaffection des centres commerciaux de périphérie et dont la feuille de route n’a guère varié depuis les premiers coups de pioches. Ouvrir cet ouvrage pharaonique qui a nécessité trois ans de travaux avec seulement un mois de retard relève d’un véritable exploit dans cette ville et découvrir d’un seul coup d’un seul cet immense mall baigné de lumière a forcément quelques chose de surréaliste. Mais au-delà des jugements que l’on pourrait porter sur l’esthétisme du bâtiment, de l’intérêt de ses enseignes et son potentiel économique, un fait semble déjà s’imposer comme une évidence : ce centre commercial et sa somptueuse terrasse panoramique face à la mer est appelé à devenir une gigantesque agora dans le quartier de la Joliette et inaugure enfin un lieu de rencontre entre les marseillais (habitants du quartier comme cols blancs) et ceux qui les visitent (français comme étrangers). Au delà de la frénésie consumériste, entendre parler toutes les langues sur cette promenade du littoral a quelques chose de forcément réjouissant pour une ville que l’on a souvent qualifié à tord de port d’accueil et qui n’était depuis plusieurs décénies qu’une terre de passage. (EF)
