De fil en aiguille et chemin faisant, l’étoffe de seconde main cintrée en file indienne ou tape à l’œil sur un mannequin coloré n’attend que la passante sans soucis qui aux tendances préfère l’indépendance.
Un tramway, de très bons artisans, des terrasses de cafés accueillantes, une vraie vie de quartier quoi !. Il n’en fallait pas plus pour attirer Laetitia Coltelloni au milieu d’un Boulevard Chave où le plaisir de la déambulation va maintenant de pair avec le lèche-vitrine. L’ancienne juriste corse débarquée sur le continent pour filer le parfait amour et parler chiffons semble enfin avoir trouvé un écrin à son goût avec ce nouveau local, après une longue escale au Cours Julien.
Débarrassée de ses coffrages, l’ancienne boutique de prêt-à-porter de quartier a révélé de jolis carreaux de piscine. Quelques coups de pinceaux plus tard, aidée de son amie graphiste et artiste Peggy Moquay, la devanture noire et blanche très graphique arbore une belle enseigne et un encadrement de vitrine d’un vert profond qui souligne des scénographies très colorées dans lesquelles Laëtitia fait tourner ses trouvailles. Un papier peint au décor végétal, de très jolis portants années 50 qui ont fort heureusement survécu au déménagement et auxquels une jolie suspension fait écho, une console et quelques coffres pour les chaussures et accessoires présentent des sélections très aérées et joyeuses, assez rares dans ce type de boutique.
Des pièces qu’elle se fournit de plus en plus dans des vide-greniers, déballages et auprès de ses fidèles clientes qui lui laissent des pièces en dépôt-vente impitoyablement choisies. Si les imprimés colorés semblent être la marque de fabrique maison, elle avoue sélectionner ses pièces au coup de cœur en pensant toujours en termes de silhouettes à coordonner avec les articles déjà en stock.
C’est ce goût sûr dans les mariages de coupes et de textiles qui plaît tant aux clientes qui se projettent facilement dans les vêtements. Si la boutique propose des articles d’occasion, vous trouverez aussi quelques pièces de collections neuves (comme ces Teddys fleuris Love Vintage) mais qui demeurent dans l’esprit intemporel que l’échoppe souhaite véhiculer.
Le Petit Plus : L’aménagement d’une seconde salle devrait permettre d’accueillir de nouvelles collections (de l’homme susurre-t-on ci et là) et la courette pourrait servir d’espace détente entre deux essayages.
Par Eric Foucher