Marion choisit avec soin des vêtements qui racontent une histoire. Dans les vitrines de sa petite boutique comme dans ses photos, elle les met en scène pour partager avec nous des univers réels ou fantasmés.
Quand on lui demandait gamine ce qu’elle voulait faire plus tard, Marion répondait du tac-o-tac « antiquaire déguisée ». La bretonne ne savait pas qu’après un passage par Paris pour la musique et les expos, elle finirait par réaliser son rêve à Marseille en ouvrant sa propre friperie, après avoir retrouvé son homme, tatoueur chez FTC.
L’aventure pour celle qui collectionnait les vêtements depuis très longtemps commence sur le toile. Sur cette formidable vitrine qui ne connaît pas les frontières, une pièce pas du goût des locaux trouvera sans doute preneur à l’autre bout du monde.
Elle découvre ensuite le commerce physique en travaillant dans la brocante Joli Rouge. Elle y propose une sélection étonnante et complètement atypiques de vêtements (des années 20 aux années 90) pour lesquels elle s’invente mille vies « trapéziste, chanteuse de blues, comédienne comique, cowboy, danseuse de claquettes, antiquaire, ceinture noire de Kung Fu, sirène, chat et héroïne de cartoon » et qu’elle met déjà en scène à travers de très belles photos sur ses réseaux sociaux.
Elle finit enfin par trouver une petite boutique sur deux niveaux, sa petite scène à elle pour chouchouter son public. Entre la Plaine et le Cours Julien et au milieu des boutiques de fripes ou de vintage déjà nombreuses et de qualité (Marcel et Simone, La Fille du Sélecta, Lilou vintage, Out of Space, la Croisée des chemins) elle y propose pourtant un univers bien à elle.
Le Sépia Swing Club (du nom d’une émission radio américaine animée par BB King) est, à sa façon, un hommage à cette époque des jupes qui volent et de la gomina savamment appliquée, quand avoir de l’allure n’était pas un vain mot. La musique qui comme les vêtements nourrit depuis toujours son imaginaire (elle se produit régulièrement avec son groupe de country Johnny Barrel Country Band) y est omniprésente.
Au hasard des portants et des vitrines, on passe de l’érotisme éthéré de Bilitis avec des nuisettes pastel, aux boots de cowgirls en vadrouille en passant par des silhouettes argent que l’on imagine avoir tourbillonné à la grande époque disco sur la piste de la Main jaune. De pièces chinées une à une avec beaucoup de goût auprès de particuliers qui sont autant de vraies trouvailles. Un must pour révéler sa personnalité au travers de vêtements originaux. (E.F)
Le Petit Plus : Le Sépia swing club est la seule friperie à proposer des lingeries anciennes avec des déshabillés qui raviront les pin-up qui s’ignore.