A travers sa mode unisexe, de seconde main et qui ose tous les métissages, JAM vintage store incarne les nouveaux enjeux sociaux (inclusion, partage et consommation durable) que revendiquent les nouvelles générations jusque dans leurs façons de s’habiller.
La rue Curiol tente de tourner le page d’un passé sulfureux. La jeunesse qui en arpente le macadam revendique maintenant d’être libre, indépendante et créative.
Mathilde Cami-Debat en fait partie qui, avec l’ouverture de sa boutique de vintage et upcycling, entend proposer une mode unisexe qui donne une seconde vie aux vêtements et accessoires.
Après des études de mode à l’ISA (Institut supérieur des arts appliqués à Paris), elle a travaillé dans le design fourrure et cuir puis dans la broderie pour de célèbres marques parisiennes. Installée à Marseille il y a cinq ans, elle intègre le département style d’une grande marque de prêt-à-porter tout en développant en parallèle un concept de customisation de jeans à messages. La typo s’y transforme en motifs à base de jokes et de punchlines. Sa nouvelle boutique des Réformés lui permet enfin de concilier son expertise de la mode et son envie de créer.
« J’ai toujours pris plaisir à habiller ou relooker des ami.es autour de moi depuis que je suis petite. Ce sont eux qui m’ont poussé à ouvrir cette friperie ».
« J’ai eu la chance de tomber sur ce local de la rue Curiol qui relie la Canebière à la Plaine et dont j’aimais l’histoire. » Si les bars à entraîneuses ont tous fermés, il reste bien quelques « dames » (comme elle les nomment avec respect compte-tenu de leur âge) en haut de la rue.
Le local affirme son côté brut et industriel à grand renfort de tôles ondulées au plafond entre les poutres de bois. « Ici tout est choisi » précise l’enseigne.
Pas de fripe au kilos mais du « handpicking », une sélection pièce à pièce dans des vide-greniers, sur des marchés ou chez des particuliers qui vous permet de gagner un temps précieux grâce aux goûts sûrs de la tenancière.
Pas d’époque, de matière ni d’origine de prédilection dans l’origine des vêtements et accessoires. On navigue entre les années 70 jusqu’aux années 2000. La veste de moto 80’ bien flashy se mélange à la fourrure vintage et au survet’ collector. Une robe Miss Dior des années 70 voisine avec une doudoune fluo.
Le bon goût ? C’est celui qui vous donnera de l’allure et vous fera vous sentir bien dans votre tenue.
« Je souhaite proposer un vestiaire original mais qu’on peut mettre tous les jours, pas des déguisements. »
Du bon son d’échappe des enceintes « home made » réalisées par des amis (et à vendre) et les vinyles du papa trônent fièrement sur les rayonnages
A l’arrière de la boutique, Mathilde s’échappe dès que possible pour peindre des jeans à la main. Des pièces uniques « pimpées » que vous ne retrouverez donc nulle part ailleurs.
Le Petit Plus : Régulièrement Mathilde organisera des petits événements avec amis artistes qui interviendront sur des jeans.
Par Eric Foucher