À La Butinerie, les fleurs sont libres, exubérantes, débordent des seaux et embaument la pièce. Boire un café au milieu de ces couleurs et ces senteurs, c'est un voyage bucolique !
L’entrée de La Butinerie est déjà une expérience en soi : pierre apparentes, tables dépareillées, et des fleurs du sol au plafond – littéralement, puisque des bouquets séchés sont suspendus près des luminaires. Même la vaisselle est fleurie !
Tout ça pour dire que Mathilde, qui a ouvert ce café-fleuriste en novembre avec son amie Coline, est une passionnée. L’obsession des fleurs lui vient de sa mère, qui l’avait initiée à l’art floral et lui avait toujours dit à quel point elle aurait aimé en faire son métier. Sa mère ne s’est jamais reconverti. Mathilde, elle, oui.
La Butinerie célèbre donc les fleurs, mais pas celles cultivées agressivement et sans passion : chez elle, les fleurs sont toutes françaises, au maximum de saison et responsables. Et comme Mathilde aime autant les gens que les végétaux, elle a souhaité une partie café, qui sert à faire une pause mais aussi à proposer de temps en temps des ateliers.
« Aujourd’hui des fleurs, tu peux en acheter sur Internet. Moi, je voulais quelque chose en plus, un lieu vivant, où tu as envie de venir ! »
Et c’est très réussi, d’abord parce qu’il faut bien admettre que boire un café au milieu de toutes ces senteurs et couleurs a quelque chose de délicieusement poétique. Mais aussi parce que Mathilde a mis un point d’honneur à ce que tout soit aussi beau que bon : le café est torréfié à Marseille par Ben Mouture, les thés sont ceux de Maison Sauge et Lorène Millet, les tisanes viennent de La ferme sauvage, les gâteaux de Encore un morceau (pour ne citer qu’eux).
Déjà adhérentes au Collectif de la fleur française, association qui défend des fleurs locales et de saison, Mathilde et Coline sont pleines de projets pour continuer dans cette voie. Elles espèrent bientôt cultiver leurs propres fleurs (notamment avec Bigoud’ et Retour de cueillette), développer une partie librairie, ou encore vendre des céramiques locales. Plein de projets, mais toujours une volonté : vendre du beau, du bon, et du vertueux.
Le Petit Plus : Vous pouvez vous faire livrer vos bouquets, et ce sera toujours à vélo, par La roue libre.
Par Julie Desbiolles