Baladez votre regard sur les étals de ce joli café brocante et les souvenirs referont immanquablement surface. La nostalgie aussi ça peut être joli.
Si le nom de cette nouvelle enseigne évoquera à beaucoup un rouge à lèvres connu, il fait référence ici au pavillon des corsaires anglais. « Jolly Roger » était une traduction approximative du « Joli Rouge » français, une tête de mort rouge qui indiquait chez nos boucaniers qu’ils étaient « sans quartier » et que la bataille risquait fort d’être sanglante. Rassurez-vous, l’accueil réservé dans le QG de Joachim et d’Amélie sera plus pacifique et bienveillant. Ancienne étudiante aux Beaux-arts, la jeune femme a multiplié les petits boulots à Paris et s’est piquée de curiosités pour la brocante. C’est au contact de l’une d’entre elles (Tombées du Camion) au Marché aux puces de Saint-Ouen qu’elle apprend le métier. Quand une opportunité lui est proposée de voler de ses propres ailes, ni une ni deux la voilà à Marseille dans ce local d’antiquaires qu’elle rénove avec son acolyte en ne gardant des années vingt que la devanture et le joli papier peint du plafond. Le reste du local est complètement réaménagé pour accueillir le vaste stocks d’objets de la vie domestique dont le passage en revue de manquera pas de rappeler des souvenirs de jeunesse chacun. Ah les oreilles d’ours qui s’accrochaient aux assiettes pour tremper ses artichauts dans la vinaigrette, les pupitres d’écolier à graver au cutter ou les cartes mystérieuses de géographie ! Car plus que les meubles, Joli Rouge s’est fait fort de proposer des objets du quotidien touchant à tous les univers de la maison (cuisine, salle de bain, salon, bibliothèque) mais aussi aux loisirs (affiches de cinéma, accessoires de sport, etc.) Au fond du local , un long comptoir en formica et des banquettes de moleskine rouge et jaune épatent la galerie où se tiendront régulièrement lectures, expositions et soirée dégustations. (EF)