Après ses maisons de vacances de pierre, bois et fer qui traduisent toute la langueur et la sensualité du sud, Enamoura lance une collection d’objets déco qui les habille et ravive de façon contemporaine les souvenirs des traditions provençales oubliées.
Parce que les nouvelles aventures reposent parfois sur une belle histoire et que les mots ont un sens, il est utile de préciser en préalable que le terme Enamoura est tiré du mot « Enamourado » qui en provençal veut dire « l’énamourée » ou « l’amoureuse ».
L’amoureuse donc, en référence à toute une lignée de femmes qui ont joué un rôle important dans la vie de Magali Avignon, instigatrice de ce nouveau projet dans lequel elle a mis beaucoup d’elle-même et de son histoire familiale.
Génération après génération, ces paysannes du Thor dans le Lubéron ont cultivé le chasselas, un raisin de table très apprécié jadis pour ses vertus curatives – dans ses archives, beaucoup de photos de ces femmes avec de grands banastes (paniers provençaux) remplis de grappes généreuses. Elles ont assuré le quotidien quand les hommes étaient au front et sans doute fait couler malgré elles dans son sang le goût de l’accueil et des objets artisanaux.
Après l’outdoor et l’immobilier, ce nouveau projet professionnel est sans doute celui qui lui tient le plus à cœur car la lignée de paysans provençaux s’est arrêtée l’an passé avec la vente de l’exploitation familiale. Enamoura était donc une façon de rendre hommage à sa grand-mère Lisette, ses tantes Yvonne et Ursule en faisant vivre de façon contemporaine les traditions provençales et en donnant leur nom aux articles de ses premières collections.
Un clin d’œil aussi à ces femmes qui lui ont transmis la culture méditerranéenne et l’art de l’accueil. « Il y avait toujours des gens chez elles : vendangeuses, ouvriers agricoles, amis. C’est aussi ma façon de vivre aujourd’hui, puisque j’accueille en permanence des hôtes mais aussi des amis, des artistes et des créateurs dans mes maisons de vacances du sud de la France. Avec ce côté auberge espagnole que j’aime tant… »
Enamoura est donc né avec ses maisons de vacances, des bâtisses de caractère souvent en piteuse état à l’achat et transfigurées par cette entrepreneuse qui réussit la gageure de rester pétillante et féminine en salopette couverte de plâtre. « Je ne suis ni architecte, ni architecte d’intérieur, ni décoratrice mais je vénère mes amis qui ont le courage d’exercer ce métier » dit-elle, oubliant de préciser son rôle primordial d’infatigable chef d’orchestre et un (bon) goût quasi inné pour la rénovation et la décoration, elle qui a grandi au paradis de la brocante et des vide-greniers entre l’Île-sur-sorgue et Carpentras.
Ses maisons d’hôtes de charme sont devenues des écrins de choix pour ses futures collections, showrooms devenus évidents d’un art de vivre au sud : Marseille la plus grande, îlot de verdure en plein cœur de Vauban, mais aussi à Saumane, la première née dans ce Lubéron qui lui est si cher et très bientôt à Seignon, un petit nid comme un atelier d’artiste.
Le but des nouvelles collections d’objets déco et de mobiliers est lui de redonner leurs lettres de noblesse à des objets d’antan, parfois bruts et un peu austères, par un twist contemporain apporté par des artistes et artisans.
Parce que la lumière du sud fait déjà seule son office en journée, l’éclairage nocturne a toujours été sa préoccupation première dans un lieu à investir pour créer une atmosphère.
Sa première collection sera donc une réinterprétation des suspensions que l’on voyait dans de les cuisines des grand-mères et dans les granges en Provence. L’idée étant de les travailler avec les différents savoir-faire artisanaux possibles : des suspensions émaillées en plaques en collaboration avec le duo de céramistes Franca, façonnées au tour et brutes avec les céramistes de Barbotine à Aubagne ou bien encore tressées pour ce qui est de l’art de la vannerie.
Tout à un lien avec la région, les terres mêlées en premier point qui représentent un savoir-faire ancestral d’Apt, sa région d’origine. Les modèles de différentes tailles formes sont moulés à la plaque, vernissés ou non, blanc et ocre ou rouge – extrait de la dernière carrière encore en activité par la Société des Ocres de France à Gargasse) ou bien montés au tour
Ces articles réalisés artisanalement avec tous leurs petits défauts, qui n’en sont pas puisqu’ils racontent une histoire, ne sont plus des articles jetables mais des souvenirs à transmettre. Ce sont des objets qui doivent vivre et dont on aime prendre soin comme les assiettes de Franck Lebraly dessinées au clou couleur miel avec un illustration pour chaque mois qui vont également sortir prochainement, là-encore un clin d’œil sa grand-mère qui lui avait légué un service dont les dessins (coquille saint jacques, raisins) ont l’on marqué de façon indélébile – preuve en s’il était nécessaire de la charge mémorielle des objets.
Des savons mêlés avec Manon Monge (Fabrique de Courennes) aux couleurs de la collection capsule avec Franca puisque fait avec le même ocre et des candélabres géants (encore à l’état de prototypes) de l’artiste Margot Déry seront les prochains articles à être à l’honneur.
Autant d’artistes venus dernièrement en résidence dans la Maison de Vacances de Marseille pour se nourrir les uns des autres et créer des collections capsules qui viendront habiller les maisons et seront en vente sur le site.
« J’avais envie de transmettre à mes filles des objets de la traditions provençale comme un héritage à faire vivre et transmettre à leur tour dans le futur ». Mission accomplie. La dot est belle !
Le Petit Plus : D’autres collaboration à venir dans le futur dont des collections de mobilier de jardin.