Un bijou, c’est comme un parfum : on doit s’approcher du cou ou du poignet pour qu'il ensorcelle. Les charmeuses averties choisissent un sillage précieux, bien loin de la quincaillerie.
Subtilement accrocheuses, poétiques sans excès, les créations qui sortent de l’atelier marseillais ont une palanquée de fidèles. Essayez pour voir : une fois qu’on pose une dormeuse de Virginie Monroe à son oreille (ou celle de sa chérie), on y revient. C’est comme ça. En fait, ses bijoux fonctionnent comme des talismans, à l’image de ce pendentif en email qui dissimule une cachette, de cette aile d’ange en nacre noire, de ces pierres fines dotées, paraît-il, de pouvoirs. Améthystes, serpentines, quartz, aventurines… : la créatrice apprivoise toute une collection de jolis sorts et les agence d’une manière très graphique, empruntant tantôt à l’art nouveau, tantôt à l’art déco. Mais l’envoûtement vient peut-être aussi du tropique du capricorne : un Brésil dont Virginie a ramené libellules et papillons, étoiles et hirondelles, perles de rivière et pierres de soleil. Le charme est jeté.