Il y a des fleuristes qui vendent des fleurs. Puis ceux qui vous inventent tout un monde : un pays merveilleux, poétique, onirique. La famille qui a redonné vie à ce lieu possède ce don particulier.
Même si on pige que dalle à l’hortensia ou au solandra maxima, impossible de se perdre dans cet antre dédié au végétal, guidé par le frère, ancien ingénieur ayant négocié un virage serré, ou la sœur, vive et volubile comme une libellule dans un jardin anglais (si les libellules pouvaient parler). Au départ, on entre vite fait pour une rose à offrir. Au final, le temps s’arrête. On hésite entre une Norma Jean blanche odorante et la Piaget aux faux airs de pivoine. On délire sur le décor conçu par le père, les vases et objets de créateurs et autres curiosités chinées (mention spéciale pour le bateau-balançoire et le piano de théâtre reconvertis en jardinières). Les bougies à la cire naturelle et aux huiles essentielles de Marianne Guedin rivalisent de parfum avec les fleurs coupées. Pour elles, en tous cas, on repart avec les astuces de la libellule pour leur assurer une belle durée de vie.