Quoi ? : Chai urbain, cave à vins et à manger
Où ? : 114 boulevard de la Corderie 13007 Marseille
Quand ? : Mercredi > Samedi 17h00 à 23h00 (21h00 période Covid)
Combien ? : Vins bouteilles entre 12 et 15 € et Cubi 20 € (sur place + 10 € de droit de bouchon) / Petites assiettes de 5 à 12 €
Des Questions ? : contact@labri-marseille.fr
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En mal d’alimentation saine et respectueuse de l’environnement ? Gourmand de petits plats iodés et de bonnes quilles à dégommer ? Tous à l’Abri, nouveau repaire des bons vivants à Marseille qui fait rimer santé et convivialité.

S’ils tiennent le mur, c’est juste pour la photo. Car ces trois-là n’ont pas chômé pour ouvrir ce nouveau repaire pour bons vivants sur l’avenue de la Corderie. Un lieu symbolique puisque c’est là qu’étaient tressés jadis les cordages des navires et où fleurissaient des vignes sur les pentes menant à Notre Dame de la Garde.

L’Abri, c’est l’idée un peu folle de Frank Pasquier, néo-vigneron mais épicurien depuis toujours, de créer un chai urbain pour vinifier son raisin des Alpilles, des parcelles achetées il y a huit ans déjà. Une ancienne carrosserie en plein cœur de Marseille et à deux pas du Vieux-Port sera entièrement remodelée à cet effet par des amis architectes (le duo Junod Marc Architectes).

Véritable caméléon, le lieu de 400 M2 a été réhabilité pour accueillir d’immenses et flambantes cuves où seront vinifiés dès 2019 les raisins de ses parcelles du Domaine de Costebonne mais aussi pour répondre aux autres volets de son activité (cave à vins et à manger, ateliers culinaires, marchés et évènements). Tout en enfilade et en transparence, l’Abri est donc modulable afin de pouvoir décharger caisses de raisins comme installer des étals de primeurs ou de pêcheurs selon les saisons.

Car à quoi bon le vin si on n’est pas dans la partage. C’est pourquoi la cave à vins s’est vite étoffée d’une proposition culinaire basée sur les mêmes valeurs :  transformer des produits locaux de la terre et de la mer en circuit court.

Pour cela Edgar Baudin, complice de longue date et nouvel associé passé lui aussi du Cloud ou clou, est allé à la rencontre d’hommes et de femmes qui, outre l’excellence des produits,  cultivent une même bonne humeur et philosophie de vie. Les poissons de Christian Guarino (Vallon des Auffes), les poulpes d’Alain et Kim (les Goudes), les coquillages de Nieves (Camargue), les légumes de Manu le Paysan Moderne (Les Milles) et de Guillaume (Lubéron), les fleurs comestibles de Bigoud’ (Aubagne), le fromage de Chèvre de Virginie (Aureille), les Champignons de Marseille et beaucoup d’autres, autant de bons produits transformés sur place et qui feront visiter à vos papilles le terroir local et méditerranéen.

Traduit en petits plats à partager, cela donne par exemple du poulpe fumé et navets nouveaux, des croquettes de maquereau au kimchi, du thon snacké caramel de Xérès, des keftés de sardines relevées d’une harissa légère, des crackers au fromage à tremper dans un guacamole de poireau, des œufs mimosa aux petits pois et wasabi. Et en desserts,  des babas au vin d’orange maison ou encore une tarte chocolat pistache.

Vous en voulez encore ? Ça tombe bien car les recettes imaginées par le brillante équipe de cuisine (8 salés et 2 sucrés) changeront toutes les semaines selon les arrivages et les retours des gourmands. Pas de congélos, uniquement des frigos pour conserver les salaisons et produits frais.

Autant de savoureuses assiettes à mixer à l’envie avec les cuvées bios maison en trois couleurs pour ne pas faire de jaloux : Les Fadas (Grenache, Cinsaut, Vermentino) pour le rosé, Décrocher la lune (Syrah) et Là-Haut (Grenache, Cinsaut, Carignan) pour les rouges et La Mer à Boire (Grenache blanc, Vermentino) pour le blanc, notre petit coup de cœur qui se marie à merveille avec les coquillages tout droit venus de Camargue.

Chaque semaine maraîchers, pêcheurs, éleveurs, fleuristes, apiculteurs du coin et de plus loin – dernièrement c’était le Voilier Bourlingue & Pacotille et ses cargaisons de Sicile – viendront proposer à la vente leurs productions. Et qui mieux qu’un producteur pour vous raconter la belle histoire de ses produits?

Car comme son nom l’indique, l’Abri c’est un lieu où l’on se sent bien car le vaste local habillé par Amélie Baudin (Officina) sait aussi se faire familier. La Méditerranée est bien là, de drôles de suspensions en raphia aux comptoirs en briquettes comme peintes à la chaux, des zelliges habillant les pylônes à la treille courant au plafond, des cartes postales anciennes aux plantes folles grimpant au crayon sur les murs. Même la jolie mosaïque découverte lors des travaux semble vouloir nous raconter une fable.

Le Petit Plus :  Des cubi de vins maison, des verres recyclables, des bocaux de bons produits transformés, il ne vous restera plus prochainement qu’à acheter du bon pain à la boulangerie voisine pour un apéro ou pique-nique gourmand sur les rochers.

Par Eric Foucher