Le centre d’art perché sur un toit qu‘Ora-ito a baptisé MaMo (Marseille Modulor) est un clin d’œil au musée new-yorkais et un hommage au célèbre architecte de la cité radieuse qui l’accueille.
La Cité radieuse, c’est l’histoire d’une utopie devenue réalité : créer après-guerre un village vertical avec ses rues intérieures dans lesquelles on trouve une boulangerie, un hôtel, une librairie, un restaurant, une école pour une nouvelle façon de vivre ensemble en milieu urbain. Quand Ora Ito, jeune et déjà célèbre designer apprend que le gymnase sur le toit de ce bâtiment emblématique dont il admire depuis son plus jeune âge l’architecte est à vendre, cela ne fait ni une ni deux. Il se départit sans états d’âme de toute sa collection d’art contemporain pour l’acquérir et créer un centre d’art dans cet ovni posé sur le toit à côté du solarium offrant une vue à 360° sur la ville. L’artiste Xavier Veilhan a inauguré le centre avec son projet « architectones » qui consiste à investir des lieux mythiques et rendre hommage à leur concepteur. « Résidences secondaires » une exposition patronnée par une grande marque automobile – elle-même mécène du centre – a succédé à celle-ci révélant un autre facette du centre : le soutien et la diffusion du design sous toutes ses formes. Il fallait bien un jeune fada pour succéder au père spirituel. S’étant fait connaître en créant la première marque virtuelle s’appropriant des marques iconiques de la société de consommation puis en réalisant divers produits et édifices tantôt usuels tantôt purement symboliques, Ora-Ito, l’enfant du pays, semblait le mieux placé pour que l’esprit de Le Corbusier continue à souffler. Sans le dénaturer mais en évitant qu’il se fossilise il en apporte la preuve vivante (EF)