Mani Mani revisite le rouleau de printemps pour des déjeuners aussi sains que réconfortants. Derrière la devanture crème pimpée de son enseigne coquelicot, Nathalie propose des recettes disruptives qui invitent les sens aux voyages avec l’arachide en fil conducteur et beaucoup, beaucoup de fraîcheur.
Exit les nuits sans fin chez O’stop. Sur la place gorgée de soleil de l’Opéra, c’est aux foules bien réveillées que Mani Mani (“cacahuète cacahuète” en espagnol d’Amérique Latine et “beaucoup” en coréen) entend s’adresser à l’heure du déjeuner.
Si la déco du lieu demeure minimaliste, les tables en formica au rouge rutilant suffisent à captiver le regard des passants. Ce même rouge que l’on retrouve sur deux pans de Plexiglas, qui font office de porte de service. En cuisine Nathalie (ex cheffe de Sessùn Alma) et son commis Alexandre roulent six recettes équilibrées et généreuses dont deux végétariennes qui tendent à évoluer au grès de la saisonnalité.
Le rouleau de printemps au poulet citronnelle (best seller), carotte, concombre, oignon pickles, cacahuète, menthe et coriandre ravi les papilles qui, en une seule bouchée, s’évadent Vietnam. Plus audacieux, le rouleau de printemps patate douce, fenouil, oignon rouge, kumquat, citron vert, cacahuète, piment, menthe, coriandre, sauce nuoc mam séduit tout autant par son mariage de saveurs et de textures, mais aussi par la jolie couleur orange qui filtre la feuille de riz translucide.
Mention spéciale pour la sauce cacahuète maison et ascenseur sensoriel garanti avec le riz qui contrebalance en une bouchée, la fraîcheur des rouleaux.
Gluant à souhait et dopé d’une sauce chili oil aux échalotes, cacahuètes, oignons torréfiés et d’un peu de citronnelle émincée, il procure une jolie vague de chaleur même aux palais les plus initiés. Les moins téméraires adoreront la salade de chou.
Pour humecter le tout, une eau aromatisée (cette fois-ci au concombre) servie à volonté permet de jouer facilement la carte de la sobriété. A moins qu’on ne se laisse tenter par la sélection de jus d’orge bien d’ici comme la “Gaby” de Zoumaï ou la “Claquettes chaussettes” nous font de l’oeil. Soucieux de finir sur une touche sucrée ? La maison propose une généreuse part de cake marbré ou un cookie, à la cacahuète toujours.
Par Astrid Briant