Derrière une discrète devanture en résille blanche se cache un vaste et surprenant lieu de vie en bas du Cours Julien. Bibliothèque, salon, salle-à-manger, jardin d’hiver et verrière : prenez place dans l’une des pièces de la Maison Loko pour une conviviale pause-café, brunch ou déjeuner.
« Loko » cela signifie « lieu, endroit » en Espéranto, une langue internationale créée en 1887. Cela résonne aussi comme »fou » à l’espagnole, à l’image de ce projet imaginé par Laura Tarizzo et Thomas Langlois, couple à la ville comme à la scène culinaire avec ce commerce hors-norme pensé comme une maison.
La Marseillaise et l’Annécien se sont rencontrés à Lyon après leurs études dans un cabinet de conseil. Les intolérances alimentaires de l’une et le besoin de faire des pauses à n’importe quel moment du jour pour l’autre, les ont poussés à imaginer ce lieu totem.
« On voulait créer un commerce dans lequel on se sente bien, dans lequel on puisse manger à toute heure et faire les courses pour l’apéro du soir entre amis ».
Laura a suivi les cours de l’Institut Paul Bocuse en développant ce projet pour y apprendre tous les basiques, depuis les recettes jusqu’au service en passant par la sommellerie. L’appel du soleil sera le plus fort et c’est en bas du Cours Julien non loin du Lycée Thiers où Laura a fait ses humanités que le projet a démarré.
Deux ans de travaux ont été nécessaires pour décaisser les sous-sols où se trouvent les cuisines et le labo et réaménager l’immense espace (350m2 avec les sous-sols hors-terrasse) afin d’y faire entrer notre belle lumière du midi.
« Ce qui nous tenait à cœur, c’est que les gens puissent repartir avec les produits qu’ils ont aimé manger : des produits ou boissons de l’épicerie comme les plats que l’on propose aussi en bocaux. »
Un projet ambitieux mais pas à n’importe quel prix. Le couple avait à cœur d’avoir des marqueurs forts de respect de l’environnement, des hommes et de la planète.
« Loko » aussi comme local, puisque la grande majorité des produits proviennent d’artisans de la région.
De l’upcycling comme ces belles bibliothèques et tables en aggloméré de matières plastiques recyclées réalisées par la marque le Pavé. L’humain est aussi au cœur de leur préoccupation avec l’idée d’éviter les coupures pour le personnel mais aussi de pouvoir accueillir les clients de tous âges (tables à langer et chaises hautes pour les bébés, corner lecture et dessins pour les pitchouns) et de proposer une offre de restauration qui répondent aux régimes végétariens mais aussi sans gluten ni lactose.
Derrière une jolie façade en résilles reprenant le motif de la cigale, emblème de la Provence s’il en est, on découvre un petit comptoir d’accueil puis un long couloir habillé de bibliothèques servant à présenter leurs produits en conserves mais aussi ceux des artisans avec qui il travaillent : huiles d’olives, biscuits, bières artisanales comme celles de la Plaine voisine, vins, spiritueux.
Le salon, lui, est un véritable cocon où l’on imagine bien se poser pour discuter entre amis ou bien bouquiner en tout intimité, entouré de livres et de beaux objets (bougies, vaisselles, sacs, bouquets de fleurs séchées, etc.)
Le jardin d’hiver qui suit est baigné d’une jolie lumière zénithale tout comme la verrière en mezzanine qui donne cette impression de dedans-dehors qui est particulièrement appréciable lors des journées plus fraîches.
Enfin une terrasse devant l’établissement est envisagée comme un prolongement des espaces de la maison, à l’ombre des tilleuls, avec des tables hautes et basses, transats et guirlandes.
Un esprit ouvert et chaleureux qui accueillera des apéros en fin de semaine du jeudi au samedi soir (de mai à septembre).
Et dans l’assiette me direz-vous ? Une farandole de proposition du petit déjeuner à l’apéro en passant par le déjeuner, le goûter et même un brunch avec buffet chaud et froid à volonté.
Nous avons pour notre part succombé au petit déjeuner de compétition avec brioche perdue, riz au lait, caramel beurre salé, cakes, madeleines, pains spéciaux et confitures maisons, granola et fruits pressés le tout fait maison ou par les copains du Cours Ju comme les viennoiseries de Pain Pan. Et on s’est régalé du début à la fin.
Pour le reste et à la carte, il vous est possible de combiner à votre guise des encas salés (pâté en croûte, velouté, petite salade), sucrés (mi-cuits, cakes, glaces Tarentina), des plats cocottes, de délicieux sandwiches avec des pains spéciaux (brioché, campagne, baguette, pain de mie).
Les plats du jour en plus d’être sains n’oublient pas d’être créatifs. Cette semaine là, on trouvait par exemple au menu des « Fregola sarda » (ces petites pâtes sardes en forme de billes) avec des carottes rôties au thym, un pesto d’épinards, du pecorino et des noisettes torréfiées. Ou bien encore un effiloché de porc confit, du coleslaw, de la sauce yaourt citronnée, des pickles de choux rouge et du pain brioché.
Bien vue la formule en service continu (pain gourmand ou plat cocotte avec pâtisserie et boisson froide ou chaud) pour ceux qui travaillent en décalé ou les visiteurs qui mangent à pas d’heure.
Nous reste à tester le brunch dont l’offre très gourmande affolent déjà nos papilles.
Le Petit Plus : Lieu de vie lieu accueille des cours de Yoga dans la verrière mais aussi des ateliers originaux comme la fabrication de la mozza par la Laiterie Marseillaise.
Par Eric Foucher / Texte et photos