Donner sa chance à la différence, c’est la mission que se sont fixés les Cafés joyeux depuis leur création. À Marseille aussi on vous propose de porter un regard différent sur le handicap mental lors d’une pause-café ou un déjeuner plein de gaité.
« Vous prendrez bien une tasse de joie ? ». « Nous vous souhaitons un joyeux moment » Les slogans s’affichant sur les murs, les dosettes de sucre ou sortant de la bouche des équipiers lorsqu’ils vous apportent vos plats sont bien rôdés.
Cela fait maintenant plus de sept ans qu’est né le premier café-restaurant solidaire Café Joyeux employant et formant des personnes en situation de handicap mental et cognitif.
Il en existe maintenant plus de vingt partout en France et même à l’international puisqu’après la Belgique et le Portugal, une nouvelle enseigne vient de s’implanter en plein cœur de Manhattan à New York.
« L’inclusion n’a pas de frontière », justifie Yann Bucaille-Lanrezac, son fondateur qui n’a pas eu peur de dupliquer son modèle dans le temple du capitalisme.
Rappelons que la spécificité du modèle des Cafés Joyeux est qu’une fondation à but non lucratif en est l’actionnaire unique. Désintéressée des profits, elle permet donc de servir une mission et non des dividendes.
A Marseille comme dans tous les établissements précédents, une dizaine d’équipiers ont été embauchés en CDI après avoir reçu une formation dans le CFA maison.
Ils sont accompagnés sur place avec bienveillance par des managers professionnels dans la restauration afin d’occuper des postes (accueil, caisse, cuisine et service en salle) adaptés à leurs capacités.
Sur la Place Général de Gaulle, à deux pas du Vieux-Port, la devanture couleur tournesol ne passe pas inaperçue. Le jaune et le noir se décline partout du comptoir en zelliges au baskets et tabliers en passant par les produits du corner boutique.
Signée par Sarah Poniatowski, fondatrice de la Maison Sarah Lavoine et décoratrice d’intérieur, l’identité est gaie et lumineuse. Important pour un lieu où l’on souhaite susciter l’adhésion plus que la pitié.
La commande se fait au comptoir où une banque réfrigérée vous présente les plats du jour. Une offre assez réduite de trois ou quatre plats seulement mais qui permet de ne proposer que de recettes faites maison, avec des produits qui respectent les saisons et en circuits courts.
Si vous décidez de vous restaurer sur place, on vous donnera des Légos codifiant votre commande par couleur pour que vous puissiez aller prendre place sur l’une des quelques tables à l’intérieur ou sur une vaste terrasse extérieure le temps que l’on vous serve.
La salade boulgour, houmous, ricotta et falafel se révèlera délicieuse et très fraîches, tout comme le bun au thon mayonnaise. Mention spéciale au mi-cuit bien fondant dont on ne laissera miette avec le café. Des formules à différents tarifs permettent de s’offrir une pause lunch à des tarifs tout à fait abordable.
La carte des boissons est-elle longue comme le bras – normal après tout puisqu’on est dans un café : cappuccino, chai latte, Matcha latte, chocolat viennois, etc. avec leurs déclinaisons glacées qui devraient faire un tabac aux beaux jours. Thé, citronnade maison et verre de vin complètent l’offre et accompagnes dessert et biscuits pour des pauses café et goûter tout au long de la journée.
On retiendra de la pause déjeuner autant ce que l’on a dans l’assiette que le sourire sur les visages des équipiers. Il suffit à comprendre leur fierté de se sentir impliqués dans une société qui le tenait bien souvent à l’écart.
Le Petit Plus : Les Cafés Joyeux financent leur activité également par la vente de leur de thés et cafés de spécialité dans un corner boutique à l’entrée du restaurant. Torréfié en France, ce dernier est proposé en grains ou moulu en paquet et dosettes.
Par Eric Foucher