La devanture noire, les grandes baies vitrées donnant sur la rue et les suspensions ethniques chic rappellent les devantures des diners new-yorkais. Un bel écrin en duplex pour la cuisine indonésienne à Marseille. Stylé jusque dans l'assiette avec des plats maison traditionnels à base de produits frais.
La cuisine indonésienne joue les expat’ à Marseille avec Ubud à 32 pas de la place Castellane. Aidée de ses acolytes, la chef indonésienne Avi y sert des plats « comme là-bas », avec des ingrédients d’ici principalement piochés sur le marché (les fruits et légumes frais s’exposent d’ailleurs dans leurs cagettes à la vue des clients : une déco comestible puisque les cuisiniers y piquent au fur et à mesure ce dont ils ont besoin).
Dans un cadre lumineux et spacieux au design moderne, rappelant toutefois les codes de la culture indonésienne (le Ganesh dupliqué sur les murs, les formes tribales et motifs noir et or, un travail pictural remarquable d’Antony Dettori), le personnel, rapide et aimable, s’active autant en salle que derrière le comptoir et en cuisine (ouverte : on peut apercevoir ET sentir le bon fumet des viandes et autres préparations qui mijotent).
La carte est large et très variée, proposant des associations exotiques qui marient le bœuf, le poulet, les crevettes ou la daurade tropicale avec la citronnelle et le gingembre, les cacahuètes et le soja, le piment et la coriandre,… Le tout accompagné d’un joli dôme de riz blanc. Figurent même à l’ardoise des assiettes végétariennes ou « découverte » (mix de plusieurs plats).
Ainsi, on peut déguster des plats typiques d’Asie du Sud-Est préparés dans les règles de l’art, tels que le nasi rendang padang (bœuf mijoté 7h dans du lait de coco), le nasi goreng ayam (riz sauté au poulet, œuf et légumes), les fameux nems, ou en dessert les crêpes vertes à la coco (dadar gulung) ou le kue bingka ubi (gâteau à la patate douce).
Ubud est aussi une escale idéale pour la pause déjeuner, avec ses formules entrée/plat ou plat/dessert. Certes le repas est express et le menu nettement plus réduit que le soir, mais la qualité demeure. Un seul bémol peut-être : pour ne pas heurter nos « sensibles » palais européens, les recettes peuvent parfois manquer un peu de « pep’s » (on pourrait en effet attendre une petite épice qui viendrait relever le plat par exemple). Sinon, on peut aussi pimenter le moment autrement : en sirotant un des cocktails dont le restaurant se fait une spécialité, ou en choisissant un autre drink parmi la jolie sélection de vins et spiritueux haut de gamme proposée.
Ceux qui ont la chance de connaître Bali s’y retrouvent, ceux qui n’y sont pas encore allés en auront un petit avant-goût…
Le Petit Plus : n’hésitez pas à faire un tour à l’épicerie Ubud, juste en face !
(C.E)