La place du Général de Gaulle reprend des couleurs. Principalement du vert comme celui de la devanture à l’ancienne de cette jolie brasserie, pour espérer des lendemains qui chantent.
Il a beau avoir des carreaux émaillés blancs, des chaises bistrots, du plaquage bois à l’ancienne et reprendre le nom d’un célèbre café des années folles de la Canebière où se retrouvaient les élégantes, on sait très bien que cet oiseau là sort du nid. Mais avec un peu de patine, l’ancienne Brasserie de la Bourse transformé en café des années 30 pourra aisément tromper son monde. Il faut bien avouer qu’elle a du cachet comparé à ses homologues du coin et donne enfin l’envie de revenir sur cette place un temps glauquissime et que l’on avait déserté. Assis en terrasse à côté des pelouses et sous les platanes, on redécouvre le plaisir de boire un express au soleil en contemplant le manège ancien et la façade de la plus vieille Bourse de commerce du monde. La restauration privilégie les valeurs sûres de la cuisine française et italienne, mais n’est-ce pas ce que l’on demande à une carte brasserie tant que les produits sont frais et cuisinés maison comme c’est le cas ici ? Filet de Loup en croûte de chorizo, magret de canard grillé et frites maison, pâtes fraîches, tiramisu ou fondant du chef sont complétés par des suggestions selon le marché du jour : souris d’agneau, risotto aux sèche, spaghettis aux sardines, jambon braisé au porto, giganti aux asperges et autres plats de famille qui font saliver rien qu’à les prononcer. Des plats parfois un peu brouillons dans la présentation mais servis rapidement, avec le sourire et – chose appréciable – jusqu’à assez tard lors de la pause déjeuner. (EF)