En Chine, le mandarin était un homme d’esprit. Chez nous, c’est l’ambassadeur du pays, en tablier de cuisine.
Souvent, quand on a envie d’un Chinois, on finit chez un Vietnamien. Or, même si elles ont un continent et des ingrédients en commun, les recettes ne sont pas jumelles. Ici, au balcon, ça parle et cuisine chinois depuis les années 40. D’ailleurs, le décor est immuable : banquettes rouges à la moleskine ridée, tapisseries tirant sur le jaune tabac, mais, bonheur impérial, aucune trace de cascades en trompe-l’œil aux murs ou lampions de pacotille. L’ambiance surannée oscille entre RdV clandestin à la « In The Mood for love » et réunion des triades façon « L’Année du dragon ». Dans l’assiette, rien de révolutionnaire mais des promesses tenues par une carte allégée en glutamate (célèbre flingueur de sauces) et des réjouissances comme les raviolis vapeur grillés, l’agneau à la pékinoise, les aubergines confites ou la langouste. Pour franchir la muraille, comptez à peine un étage.