Il y a des adresses qui ne se contentent pas de nourrir : elles réveillent. Avec Annette, un jeune duo ouvre à l’Opéra un restaurant chaleureux, tendre et décalé où chaque plat raconte une histoire, souvent la nôtre. Ici, l’enfance n’est pas un concept marketing, mais la matière première d’un moment de partage.
Une nostalgie joyeuse : la maison de mamie… remixée
Annette, c’est d’abord un décor. Un univers. Une maison de famille imaginée par Ebonie Perez et Lancelot Gardner où chaque détail a été pensé pour déclencher un sourire, un souvenir.
Ainsi ce motif de la toile de Jouy de leurs grands-parents – récurrent dans toutes la D.A du lieu – est revisitée avec malice en y glissant des anachronismes du quotidien moderne : perche à selfie, hoverboard, casque VR…
Autour de vous, des Bescherelle, des VHS, des petites voitures, des cassettes audios, des doudous, et des menus glissés dans de vieux magazines Tom Tom et Nana : tout est pensé pour projeter les clients « dans une immersion totale dans l’enfance ». Et bientôt, au plafond, un jeu de société géant façon Monopoly, entièrement peint en effet 3D.
On retrouve cette ambiance ludique dans deux salles conviviales (l’une accueillant un long comptoir) et sur la terrasse face à l’Opéra. Un espace vivant, à l’image de la vision du duo : « reconstruire un lieu réconfortant où les souvenirs reviennent à chaque visite ».
Une cuisine régressive, drôle et précise
La carte d’Annette, courte et saisonnière, se lit comme un album-souvenir.
4 entrées, 4 plats, 3 desserts, tous inspirés de ce qu’on a mangé – ou subi – en étant petits.
Mais ici, pas de cliché : tout est mis au goût du jour avec exigence, humour et finesse, grâce au travail de la cheffe Charlotte Carenou, formée chez Bocuse.
Parmi les créations marquantes qu’on a eu la chance de tester : Le cordon bleu comme à la maison (farce fine, jambon, siphon morbier, jardinière et pommes gaufrette), la Macédoine du vendredi (version aïoli marseillaise, morue, palourdes, œuf mollet), le Petit roulé de fête foraine (saucisse feuilletée et ketchup maison de prune), le Pain perdu salé au jus de volaille, la crème d’Annette (un hommage non déguisé à la Danette de notre enfance) et Le Pims de récréation (framboise & chocolat craquant à l’éfigie maison).
Côté boissons, les cocktails jouent eux aussi la carte du régressif : lait-fraise, goûters liquides, petits plaisirs d’enfance en version cocktails et mocktails.
Un lieu de vie ludique et généreux au cœur de Marseille
Installé dans une rue animée près de l’Opéra, Annette est pensé comme un lieu résonnant et rassembleur où vous ne craindrez pas de venir avec vos enfants qui trouveront tout sur place pour s’occuper (sauf des tablettes).
Le duo insiste sur la volonté d’offrir une expérience complète : un cadre chaleureux, une histoire racontée du décor à l’assiette, une offre du midi accessible et un rituel familial par excellence le dimanche : le poulet-frites maison, servi avec frites et salade à volonté.
Les objets iconiques – verres Duralex, magazines vintage, jeux de société, cartes de visite “mamie” – alimentent une atmosphère à la fois intime et joyeusement décalée.
Un lieu où « chaque détail raconte un bout d’histoire », où l’enfance devient un terrain de jeu culinaire et esthétique.
Le Petit Plus : le système de fidélisation amusant : au bout de 5 visites, votre rond de serviette personnalisé ; au bout de 10 visites, votre serviette. .
Par Eric Foucher / Texte et photos
