Derrière une porte anonyme, un escalier aux murs pourpres vous conduit dans un bistrot caché qui révèle bien des surprises. Un sacré décor pour des soirées profanes, entre cocktails de caractère et cuisine canaille.
Un secret bien gardé
Seuls quelques rares initiés connaissaient cette salle planquée à l’étage d’un restaurant, connue autrefois sous le nom de « Clandestino ».
C’est avec ce même goût de la confidence que nous avons été invités à en découvrir une nouvelle version peaufinée par une collaboration entre le traiteur Mensa et le collectif festif Borderline.
Dans un esprit de tripot clandestin, la grande salle à l’éclairage tamisé se révèle très accueillante. Un long comptoir et des petites tables bistrots accueillent en toute convivialité les convives qui pourront apercevoir à travers les fenêtres l’abbaye voisine.
Das la petite pièce attenante, une surprise durant les travaux a soufflé le nom aux instigateurs du refuge. De magnifiques et mystiques fresques murales ont été découvertes sous le crépi de cet oratoire oublié.
Une cuisine libre et canaille signée Mensa
Côté cuisine, Mensa, traiteur événementiel haut de gamme qui a fait les belles heures de l’ïlot Degaby en été, formé par Sébastien Dugast aux fourneaux et Romain Nicoli à la baguette orchestre une partition pour bons vivants ancrée dans le produit et la saison.
Le menu d’ouverture donne le ton : Huîtres à la daube pochée au vin blanc et grillées au BBQ, l’Abat-Jour (on soulignera le comique tripier) cœur de canard et sauce tonkatsu trois ans, encornet farci aux moules et riz camarguais, jus de cochon, paleron braisé à la bière et légumes racines ou encore une épaule d’agneau confite à partager.
Les âmes en quête de réconfort pourront aussi faire bonne chère avec une palanquée de bons vins comme « en Abandance », un Crozes-Hermitage du jeune vigneron Martin Lapalus que nous avons pu déguster avec plaisir.
Une cuisine « beaucoup moins catholique que le décor », sourit-on en coulisse.
Les desserts aussi sont péchés : ganache chocolat-patate douce, affogato au whisky, raviole de mangue parfumée à la verveine.
Une atmosphère feutrée signée Borderline
La Chapelle se vit comme un speakeasy à la marseillaise : lumière tamisée, banquettes velours, bar en laiton, piano droit et parfums d’alcools rares. La programmation est à l’avenant
Chaque mardi, les soirées jazz portés par Cyril Benhamou distillent leurs bonnes ondes, tandis que les projections super 8 d’Olivier Lubeck animent les murs comme une mémoire cinématographique.
À la carte du bar, des classiques de la prohibition revisités — Old Fashioned, Manhattan, Hemingway, Espresso Martini — et une belle sélection de digestifs pour prolonger la nuit au comptoir ou dans un fauteuil.
Le Petit Plus : la possibilité de privatiser cette jolie planque
Par Eric Foucher / Texte et photos









