Une soupe fumante vietnamienne et un curry dopée à la harissa, des gyozas aux pommes du petit primeur du coin, dans les cuisines de Kung Pho, Eddy et Victoria surprennent locaux et touristes en réinventant les traditions gastronomiques asiatiques.
Kung Pho est de ces adresses qui dépoussièrent les baguettes en soufflant un vent nouveau sur la scène culinaire asiatique française. Ici, Eddy et Victoria donnent à voir dans leurs marmites – comme dans la déco – tout ce qui se fait de plus contemporain dans les pays d’Asie qu’ensemble, ils ont sillonné.
Derrière la devanture jaune bouton d’or, la star c’est le Pho (prononcé feu), une soupe d’origine vietnamienne que le couple « pimpe » avec des produits français qui, autant que faire ce peut, sont sourcés en circuit court, très court même, puisque une majorité des fruits et légumes sont dénichés sur les étales d’un primeur voisin.
Mijoté pendant 24 heures dans un bouillon pho (dont les secrets sont bien gardés par le binôme), le bœuf, plus fondant que du beurre, séduit les sérial-testeurs.
Servi dans ce qui relève plus du saladier que du bol, même les appétits raisonnables s’en régalent jusqu’à la dernière goutte. Mention spéciale pour la petite sauce harissa de Victoria qui, parcimonieusement diluée, dope délicatement les nouilles qui l’accompagnent. Il nous tarde de découvrir les versions poulet et végé. Pour la soif – ou apaiser les ardeurs d’un palais en feu – , une bien heureuse sélection de thés et de bières vous attend, sourcés ici et là durant leurs pérégrinations.
Pour les petites faims – ou en préambule pour les plus voraces – des nems et des tempuras sont là, croustillants à souhait.
Un plat du jour s’invite aussi au menu. Ce midi-là, un curry thaï de poulet aussi généreux que réconfortant lové sur une riz de Battambang.
Les propositions sucrées ne sont pas en reste, avec des gyozas aux pommes servis chauds et délicatement saupoudrés de cannelle. À déguster du bout des doigts sur la terrasse extérieure ou sur une banquette dans le petit espace intérieur en scrutant, une à une, toutes les illustrations de l’artiste Jaemy Choong qui ornent les murs bleus canard. Connu pour de nombreuses collaborations dont une pour Adidas et ses Ultraboost, il est aussi à l’origine du logo de l’enseigne.
Le Petit Plus : le duo a décidé d’ouvrir une seconde adresse, dans les quartiers sud cette fois. Galerie Intermarché, 365 avenue de mazargues 13008 Marseille.
Par Astrid Briant (texte et photos)