Entre les coques des bateaux tirées à terre, bercés par le clapotis, se niche une table intime, dressée pour une expérience culinaire hors du commun. L’Auberge du Corsaire plus connue sous le nom de "Chez Paul", est un havre de paix pour les gastronomes en quête d'une escapade iodée.
L’établissement porte fièrement le nom de son fondateur, Monsieur Paul qui, en 1948 déja, s’affairait derrière un four à pizza pour réaliser des recettes aux composantes bien locales. Après s’être métamorphosée en dancing, l’adresse a renoué avec ses racines culinaires et est passée aux mains de Gérard, son fils, puis de Sylvie et Thierry, la génération suivante.
Bon nombre s’accordent à dire que c’est LE spot idéal où se restaurer après une journée de bronzing – face A, face B – sur les rochers des Goudes. Les plus chanceux peuvent même y accéder en bateau.
Depuis l’anneau, l’assiette dressée sur une table amarrée est à portée de canne à pêche.
On y resterait sans sourciller toute la journée, mais s’il faut choisir, alors arriver pour un l’apéritif à la golden hour est un must, qui plus est lorsque votre dossier est orienté face aux calanques qui se teintent de rose orangé. Le clapotis de l’eau, le chant des mouettes et la lumière douce des loupiottes qui projettent une lumière douce et tamisée sur les coques qui vous entourent berceront les pochaines heures de ce dîner intimiste sans pareil.
Autant vous dire que ce repère de corsaires contemporains fait la part belle aux produits iodées à commencer par tous les beaux spécimens à écailles dégotés le jour même.
Sur la glace pilée ce soir-là, du Saint-Pierre, des rougets, du bar et trois rascasses bien en chair. Une fois la bête pesée, ses filets sont levés et garantis sans arrête par une équipe familiale au petit soin, en prime.
Après une salade de poulpes, quelques supions bien croustillants ou une demi douzaine de moules gratinées, les prises quotidiennes font leur entrées toujours sublimées par des légumes gorgés de soleil, cuisinés à la provençale et quelques Panisses de l’Estaque dorées à souhait avec une sauce qui ravit tous les gâtés.
À cela s’ajoutent quelques plats parfaitement maîtrisés comme le poulpe au jus d’agneau. Mais que les véritables carnassiers soient rassurés, deux belles pièces du boucher viennent toujours compléter l’ardoise.
Le Petit Plus : Pour les plus pressés, les petits portes monnaies où les bandes organisées, une sélection de huit belles pizzas exécutées fissa par le pizzaiolo sont à la carte.
Par Astrid Briant (texte et photos)