Quand deux anciens de la Mercerie ouvrent leur premier restaurant dans le quartier de l'Opéra, cela donne Prémices, la table dont tout le monde parle ! (spoiler alert : à juste titre).
La rue Beauveau dégaine les restos comme d’autres les biftons chez Vuitton. Après l’ouverture en octobre dernier de Ginger Phoenix juste en face, Prémices a discrètement suivi en lieu et place du regretté Opéra Zoizo. Aux manettes de la nouvelle table qui affole les papilles du tout-Marseille shooté à la bistronomie, Benoit Cadot et Léo Marzullo, ex de la Mercerie, respectivement aux fourneaux et au vino, livrent une cuisine de néo-bistrot qui penche sérieusement vers le gastro.
Les deux amis ont imaginé un restaurant qui leur ressemble, libre et audacieux, sobre et chaleureux.
Le midi, la formule déjeuner n’est pas la moins chère du coin mais de haute volée. Ce midi-là, les poireaux vinaigrettes sont entrés directement dans notre Top 3, légèrement grillés parsemés du jaune d’oeufs mollets, de cébettes et graines de tournesol.
Tout y est, le goût, la texture, l’émotion et la surprise. La simplicité, c’est la sophistication suprême. Ce n’est pas nous mais Léonard de Vinci qui le dit.
La suite est à la hauteur : carré de porc d’Auvergne (hum le croustillant du gras de la croûte !), chou-fleur, anguille fumée et sarrasin, pickles de kombu (algues japonaises) pour Monsieur, mafaldine maison, chou rouge fermenté, pickles d’oignons rouges et cacahuètes au piment fumé pour Madame.
Desserts déstabilisant, riches en saveurs, peut-être un peu trop complexe pour mon bec sucré, glace au foin, siphon de mousseline de pomme de terre et gâteau au fromage basque, composée de betterave et pruneau, cerise fermenté et hibiscus.
Et si ce déjeuner nous fait nous demander si Benoit Cadot ne serait pas par hasard le futur grand de Marseille, ex-aequo avec Michel Marini de Belle de Mars, évidemment, il nous donne surtout envie de venir le soir où le chef propose un dîner unique en 4 plats où il doit laisser (encore plus) libre cours à sa créativité.
Une table à tester absolument, qui décontenance parfois, mais après tout n’est-ce pas ce qui rend la vie, peut-être pas plus belle mais plus intéressante ?
Comme l’évoque son nom, Prémices marque le début d’une belle aventure culinaire.
Le Petit Plus : A l’étage, une grande salle aux moelleuses banquettes peut-être privatisée pour des événements privés ou corporate.
Par Valérie Vangreveninge / Photos Eric Foucher