Peut-être est-ce cela le signe des grands cuisiniers : ralentir le temps, calmer les esprits, laissez la place au moment présent et insuffler un peu de poésie et de douceur dans une journée qui en manque cruellement. Chez Belle de Mars, Kim-Mai et Michel nous ont offerts tout cela.
Soyons tout de suite très clairs. Si ce que vous aimez ce sont les restaurants où la musique explose les tympans et décourage de vous intéresser à vos voisins de table, si vous aimez être bousculés, les uns sur les autres, où sortir dans des quartiers grouillants de bars et de vie nocturne, passez votre chemin.
En revanche si ce que vous privilégiez, c’est la cuisine et le talent, foncez ! Belle de Mars est l’occasion rêvée de goûter une cuisine de chefs qui filent directement vers les étoiles à un tarif plus que raisonnable (surtout en ce moment).
La cuisine de Michel Marini et Kim-Mai Bui est à leur image : fine, précise et raffinée. Pas d’esbrouffe, minimaliste mais de l’audace et une sacrée personnalité.
Michel Marini, jeune chef de 34 ans a multiplié les expériences, chez William Ledeuil à Paris (The Kitchen Galerie) et dans les institutions marseillaises Chez Georges et Les Bords de Mer quand Kim-Mai a fait ses classes chez Passédat et Mathieu Roche (Ouréa).
Chez Belle de Mars, le duo propose une cuisine de saison, orientée vers les produits de la mer et le monde végétal.
Ce midi-là le ballet des saveurs est surprenant dès les amuse-bouches : barbajuan aux blettes, ventrèche de sériole sur dentelle de socca et copeau de cédrat et le flan de soupe de poissons donnent le ton. La conversation et les voix se calment.
L’entrée est à la hauteur des prémices : agnolottis, champignons, cardamome et jus d’herbes. Puis un plat de poissons, arrivage de Méditerranée, choux-fleurs, clémentine et ras el hanout impressionne par l’audace des associations, la cuisson parfaite et le sens des saveurs et de la texture.
Le Petit Plus : le jeune couple aiment également s’adapter aux désirs des clients même s’ils sont carnés.
Par Valerie Vangreveninge / Photos Eric Foucher