Pas de musique bruyante, de néons criards, encore moins d'écran plasma… Forcément ça laisse beaucoup de place pour le reste. Chez Lottie, c'est une cuisine de bistrot simple et inspirée, dans un décor doux comme le duo féminin qui vous accueille.
« Lottie » c’est le surnom que Charlotte Baldaquin aurait aimé qu’on lui donne. A défaut, c’est ainsi qu’elle a baptisé son restaurant. Ce bistrot qui a connu mille vies précédemment, dont une avec l’un de ses amis de cuisine, Pierre Gianetti (La Fabriquerie) qui y avait mis son Grain de sel par le passé.
L’ancienne danseuse du Ballet de Marseille devenue chef autodidacte avec pour mentor un certain Emmanuel Perrodin a eu un véritable coup de cœur pour ce lieu tout en enfilade et débouchant sur un mignon patio.
« Ce restaurant était fait pour moi. J’aimais l’idée de cette petite rue calme, de ce long comptoir et de la cuisine ouverte sur la salle » déclare celle qui fait valser les assiettes.
Avec pour seule compagnie Kayna, qui l’a suivi depuis les Grandes Tables de la Criée où elle fût cheffe durant plusieurs années, elle envoie une cuisine bistrot le midi et trois soirs par semaine en improvisant avec ses approvisionnements du jour (Du goût dans mon panier pour le primeur) : du frais, du local, du saisonnier, of course !
Deux entrées, deux desserts et trois plats avec toujours un poisson, une viande et un plat végétarien. Qu’a-t-on besoin de plus, d’autant que chacun de plats est travaillé avec passion et une signature personnelle ?
Au déjeuner ce midi-là, nous avons opté pour un classique de la cuisine bistrot en entrée : le hareng et pommes de terre à l’huile avec une moutarde ancienne, délicieux avec les tranches de Pain Pan !
Puis un plat frais en cet été indien qui ne veut pas laisser le froid arriver : tagliata de bœuf, tomates, citron confit, sauce aux câpres, parmesan.
En dessert un délicieux fondant au chocolat et son coulis de myrtilles-mûres accompagné d’un café de chez Luciani.
Goûteux, des pointes de saveurs originales et des plats légers sur l’estomac, c’est le combo parfait pour un repas vite servi et avec le sourire.
Le soir, on prendra davantage son temps et deux propositions s’ajoutent au menu.
Le lieu a été réaménagé avec son mari Arnaud – professeur à l’école nationale du Ballet de Marseille – et le concours de Mathias (John et James) pour la réalisation du comptoir et une bibliothèque en medium qui accueille la cave à boissons.
Les vins naturels ont été choisis par Jade (Juicy) en qui elle a toute confiance pour sa connaissance des petits vignerons d’ici et d’ailleurs. On a pour notre part dégusté Pulpe, un très bon petit blanc d’Alsace.
Ces vins sont aussi proposés à la vente à emporter (sans le droit de bouchon donc) tout comme les thés de Lorène Millet, les bières bio de Sulauze, les pastis de la Plaine, les spiritueux de Guillaume Ferroni dont la fameuse réduction de ratafia à servir avec la bière façon Picon.
Les murs, encore nus, serviront eux régulièrement de cimaise à des expositions d’artistes ami.es (photos, illustrations, peintures).
Le Petit Plus : Lottie va accueillir régulièrement des vignerons proposés dans la petite cave lors de soirée dégustation mets/vins.
Par Eric Foucher / Texte et Photos (sauf Maki Manoukian pour les trois dernières).