Dernier virage juste avant le « bout du monde ». Une petite crique paradisiaque et une grande maison de pierres fantôme qui se réveille de sa torpeur sous la caresse d’une sirène. Bienvenue à la Calanque blanche, eden solaire et gourmand.
On dit parfois qu’il ne faut jamais réaliser ses fantasmes. Benjamin Aguad et ses associés n’ont pourtant pas résisté à l’appel de cette maison en pierres en bordure de la route.
Inoccupé depuis tant d’années, l’ancien restaurant Tiboulen de Maïre n’avait de poétique que son nom et son emplacement féerique. Mais pouvait-on rêver d’une vue plus panoramique sur la rade de Marseille.
A l’image de la sirène accompagnant son nouveau nom de scène (la « Calanque Blanche »), ses nouveaux propriétaires ont décidé de transformer l’adresse en un lieu hautement désirable.
Face a la magnifique petite crique qui lui fait face et qui lui a donné son nom, c’est à ce rêve éveillé auquel ils vous convient : au déjeuner sous les voiles d’ombrages de la grande terrasse en mode taverne solaire et méditerranéenne, au dîner sur le toit terrasse au coucher du soleil en mode contemplatif.
Aucune ostentation dans l’aménagement (tables de bois rustique, simples fauteuils de toile) mais le décor se suffit à lui-même et la priorité est donnée à la cuisine bistronomique et de saison du chef Eric Rabazzani.
Après avoir été le second des grands chefs (à la Colombe d’or à Saint Paul de Vence ou Rowing Club à Marseille) il prend en main avec une petite brigade cette table avec vue. La carte déroule une succession de plats très iodés où le chef laisse libre-court à sa créativité.
Nous avons beaucoup apprécié la fraîcheur de sa floralie de melon de Cavaillon, crème de chèvre au miel de Sylla et bergamote de la maison Lucangelli et l’originalité de l’aïoli revisité aux coquillages (le plat signature de la maison).
Pour le risotto de Camargue AOP au citron et caviar oscietre, l’œuf parfait Label Rouge, crémeux de poutargue, le thon de Méditerranée et sa caponata d’aubergines aux tomates cerises et citron confit, les conchigliette à l’encre de seiche de la maison, et les autres plats si alléchants, vous nous direz, hein?
Pour finir le repas les desserts de Romane Gilly, jeune pâtissière talentueuse, apporte une touche douce sans excès de sucre. Le biscuit madeleine citron et huile d’olive et son enrobage de chocolat blanc était à la fois léger et gourmand.
Avec de vins bio de la région (Domaine des Blaquières et de la Mongestine, Château La Coste) et l’excellent pain de la boulangerie T65, rien n’est laissé au hasard. Des bons produits et des plats raffinés font vite grimper l’addition mais rassurez-vous, comme pour ses initiales le laissent entendre le restaurant accepte bien la CB. Et oui, les choses changent à Marseille !
A l’automne, le restaurant fermera quelques mois pour faire des travaux de la salle intérieure qui ne sert pour l’heure qu’au service des deux terrasses quand la météo le permet.
Le Petit Plus : L’été prochain des chambres d’hôtes seront disponibles derrière le restaurant autour d’une piscine faisant de l’escale un vértiable lieu de villégiature hédoniste.
Par Eric Foucher / Texte et photos
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