Il y indiscutablement de l’amour dans ce bistrot-là. Le goût des plats de famille qui ne se la jouent pas mais ravivent à la première bouchée des souvenirs gourmands et ce cri de rappel qu’on avait oublié : « A table ! »
A l’heure où la belle image prime souvent sur le goût, ce nouveau restau franchouillard aux accents ritals ne cherche pas à faire la belle gueule.
Au contraire, il joue profil bas dans une salle aux allures de rade de quartier comme dans un film de Claude Sautet.
Les codes sont bien là néanmoins : un long comptoir en zinc, suspensions globe, grands miroirs, tables et chaises bistrot et un passe plats par lequel on voit s’agiter Benjamin Moro le Boss et Adrien Tran son chef. Le tout dans une atmosphère familière où l’on peut chahuter.
A l’ardoise, toujours au minimum quatre entrées, plats et desserts.
Des incontournables comme le vitello tonnato où les fines tranches de veau légèrement saisie ne baignent pas dans la sauce, que l’on va saucer jusqu’à la dernière trace, la saucisse-purée, avec ses graines de fenouil torréfiées spécialement confectionnée par le boucher des Capucins pour la maison, un poisson (ce jour-là un lieu jaune risotto et navets) et quelques plats de pâtes. Nous avons goûté d’excellentes orecchiette au petit lardons et poireaux.
La prochaine fois, on se laissera tenter par les gnudi au beurre de sauge (ces petites boules de ricotta, parmesan, semoule et épinards populaires en Italie) ou par le jambon de Parme et sa foccacia en entrée.
En dessert aussi, c’est un match au sommet France-Italie : d’un côté ganache chocolat et noisette et poire pochée, et de l’autre cannolo chocolat et fiadone, tous deux à la ricotta.
S’il y avait un regret, ce serait peut-être celui d’avoir peu plus de choix dans les vins au verre (un rouge et un blanc seulement) pour accompagner ces belles et bonnes assiettes, car pour le reste c’est un sans-faute
Le Petit Plus // Deux soirs par semaine le bistrot joue les prolongations en soirée. Le spot idéal pour une belle tablée mes gâté.es
Par Eric Foucher