De la cuisine provençale de sa grand-mère, Laurent Muñoz a tout gardé : le travail des produits locaux, la générosité et l’idée de partage. Normal donc qu’il ait choisi son surnom pour son premier restau, un bistrot tout mimi au pied du quartier du Panier.
S’asseoir à une table du Bistrot Mimi, entre le prestigieux Hôtel Dieu et l’Eglise des Accoules enfin ouverte au public, c’est faire un voyage. Non pas forcément dans l’assiette car l’ardoise que nous présente l’affable patron exalte la gastronomie locale avec quelques échappées en mer sur d’autres rivages méditerranéens. Mais parce que partout autour de soi résonnent des accents venus d’ailleurs, prouvant que Marseille est devenue une vraie destination touristique et que sa gastronomie fait maintenant honneur au terroir.
Une adresse pour voyageurs donc, mais de celle qui ne vous prend ni pour un gogo ni pour un Américain – mais rassurez-vous, ils sont les bienvenus – mais surtout pour les marseillais qui voudrait se sentir ailleurs sur cette petite place pittoresque. On y savoure tous les jours des plats canailles et beaucoup de poissons frais accompagnés de ces beaux légumes que la Provence sait produire.
Après avoir connu le large spectre du milieu de la restauration et de l’hôtellerie locale en tant que barman et manager (Villa Massalia, Bar de la Marine, Sweet Lady, la Velada, la Villa) l’ancien étudiant d’école de commerce et de communication se forme aux fourneaux à l’institut Paul Bocuse d’Ecuilly.
A peine atteint la trentaine, il y a trois ans, il a à cœur d’ouvrir son propre établissement, avec pour moteur l’envie de proposer une cuisine généreuse et gourmande. A deux pas des escaliers des Accoules menant au quartier du Panier, le spot parfait fut trouvé.
A l’intérieur, le décor chaleureux d’un bistrot de quartier où l’on se sent tout de suite à l’aise. Dehors sur la petite place Daviel – du nom du Pavillon du XVIIIè siècle qui lui fait face et qui abrite une partie de l’Hôtel de Ville – une grande terrasse plein sud à l’ombre d’un magnifique tilleul depuis laquelle on devine le Vieux-Port tout proche.
A chaque service, en compagnie de sa chef Charlène, et de son chef de rang Antoine, il propose une cuisine de saison qui fait honneur aux produits et exalte les saveurs avec les jus, les fumés. L’établissement sera baptisé en hommage à sa grand-mère.
« Elle s’appelait Gilberte mais on l’appelait Mimi. La vraie provençale avec un caractère bien trempé mais gentille et généreuse. Elle avait l’art de recevoir comme personne. Ça m’a toujours fait penser à un restaurant et à l’image que je m’en faisais ».
Le restaurant travaille beaucoup le poisson (sériole, loup, daurade, thonine) mais ne s’interdit rien selon l’inspiration et l’approvisionnement du moment, pas même la bouillabaisse.
L’assiette de supions frits ail et persils et les beignet de fleurs de courgette sont des classiques de la maison, tout comme l’aïoli du vendredi.
Celui que nous avons goûté ce jour-là avec son cabillaud frais, sa mayonnaise pas trop aillée et ses petites légumes snackés était juste une merveille. Pas mal aussi ces lamelle d’encornets au chorizo et piment d’espelette en entrée. Et que dire de ce carré de porc fermier de l’Aveyron caramélisé dans son jus avec sa purée de maison et légumes confits ? Juste un grand miam !
Deux ou trois entrées et desserts, trois ou quatre plats, largement de quoi se faire plaisir avec des accords mets-vins impeccables avec la belle carte des vins sélectionnés par Hugues Noël de la Cave de Baille. Pour les amateurs de bières, ce sont les mousses bio de la brasserie locale des Malfaiteurs qui seront proposés.
Le Petit Plus : Avec l’embauche d’une pâtissière, le bistrot Mimi reste ouvert entre les deux service en été, pour un thé, une limonade et des biscuits et pâtisseries maison.
