Avec son approche hybride mêlant salles de projection et de spectacles modulaires, espaces d’expositions, lieux de restauration et de convivialité, l’Artplexe Canebière redéfinit avec brio le complexe cinématographique de centre-ville. Il offre un nouveau cœur battant à un artère à bout de souffle.
Après la partie basse, c’est maintenant les hauts de la Canebière qui retrouvent de la vie. C’est en tout cas tout l’enjeu de ce nouveau phare culturel, immense vaisseau aux allures minérales, en écho à l’église des Réformés qui lui fait face. Elle aussi a retrouvé tout son lustre au prix d’une longue rénovation.
Dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, l’Artplexe Canebière imaginé par Philippe Dejust, Gérard Vaugeois et Jean-Jacques Léonard repose sur un concept simple que la récente crise sanitaire que nous venons de traverser devrait plus que jamais valider : créer autour du cinéma un véritable lieu de vie et de rencontres en centre-ville.
Un hub culturel où l’on peut bien sûr voir les dernières soties cinématographiques dans les meilleures conditions (avec le système Dolby Atmos) mais aussi découvrir l’expo d’un artiste invité, écouter un concert de jazz, se restaurer et palabrer au bistrot et pourquoi pas danser sous les étoiles sur le toit-terrasse panoramique.
Sur quatre niveaux, l’édifice propose sept salles de cinéma (pour près de 1000 places) offrant une programmation généraliste et art et essai. L’immense hall d’entrée sera réservé aux expositions. C’est l’artiste Le Turk qui inaugure de belle façon les flambantes cimaises avec ses photos mêlant le burlesque au fantastique. On trouve un monumental tirage de son héroïne (Mara) à la proue du blanc vaisseau et un exemple des décors qu’il construit pour réaliser ses mises en scène au pied des escalators et qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Jeunet et Caro.
A chaque étage on apprécie les grandes baies panoramiques qui permettent de découvrir de nouvelles perspectives sur le quartier et les deux jolies avenues de part et d’autre : la Canebière bien sûr mais aussi et les Allées Gambetta qui devraient être requalifiées sous peu.
Rentabilité et nouvelle approche de loisirs obligent, les salles jouent l’hybridation et la modularité. Quand certaines accueilleront des conférences (on annonce déjà Boris Cyrulnik et bien d’autres têtes d’affiches) et des spectacles (comme ceux du Gymnase qui va fermer pour travaux prochainement), la plus grande pourra se transformer en salle de concerts où le jazz aura la part belle grâce à une riche programmation menée par All that jazz.
La brasserie « Blum » située à la pointe du bâtiment possède une terrasse de plein pied donnant sur le mythique Kiosque à musique des Réformés. Elle sera donc ouverte sur le quartier et travaillera main dans la main avec d’autres opérateurs culturels du quartier pour sa programmation (la Mesòn, Théâtre du Gymnase, Carrément Tango, Fotokino, etc). Nous vous ferons une visite détaillée dès son ouverture.
Au dernier niveau, le restaurant les Réformés devrait vous en mettre plein la vue avec sa terrasse panoramique offrant une vue inédite sur l’église des Réformés, la Sainte Baume mais aussi la Bonne Mère sur son flanc latéral. Une cuisine bistronomique mais accessible le midi et des assiettes à partager pour le soir, aux sons des mixes de très bons goût du collectif la Dame Noir en fin de semaine. Ça promet ! (Ouverture fin Novembre 2021)
Le Petit Plus : la politique tarifaire, que ce soit au niveau des places de cinéma comme du prix des menus avancés, devrait permettre de passer une soirée sans se ruiner. (Parking Gambetta à tarif spécial cinéma -45%)
Par Eric Foucher
Photos : Cyrille Chauvin (Couverture + Trois premières) et Eric Foucher (photos suivantes)