Chez Vorace, joli bistrot aux codes rétro, l’appétit ne vient pas en mangeant mais à la lecture de l’ardoise. Du bon, du frais et du local à savourer en terrasse ou sur le zinc.
Vorace, c’est le genre de bistrot qu’on voit enfin refleurir dans tous les quartiers de Marseille en lieu et place de rades à l’hygiène douteuse et au menu tout droit sorti du congélo.
Il est le fruit de l’association de deux amis amoureux du quartier. Ils se sont rencontrés dans une brasserie voisine, qui elle n’a plus ses preuves à faire : le Belleville/Mer, brasserie conviviale en bordure du Parc Longchamp. Avec le soutien de leur ancien patron, ils sautent sur l’occasion de reprendre un petit troquet du boulevard de la Libération qui avait eu son heure de gloire fut un temps (ex : le Fiacre) et qui depuis végétait.
Ni une ni deux, les deux compères s’en emparent et lui offrent une sérieuse toilette tout en gardant les codes du genre : tables et chaises bistrots, tabourets et banquettes de moleskine lie de vin, et l’installation de la petite cuisine ouverte en bout de l’enfilade. Celle-ci permet une communication parfaite entre Mathieu le cuistot autodidacte et Léo l’enfant des Réformés qui gèrent à eux seuls l’établissement sans compter leurs heures.
Ouvert en continu de 8 heures à 23 heures tous les jours (sauf le dimanche), Vorace se veut un rendez-vous de proximité et de convivialité parlant à tout le monde et destiné à toutes les bourses : gens du quartier, commerçants, néo-marseillais, parents, profs (le lieu jouxte Saint Joseph la Madeleine, une institution privée connue à Marseille) s’y retrouvent depuis le café du matin jusqu’à l’apéro tapas du soir, en passant par la pause-déjeuner au soleil sur la petite terrasse.
Pour l’heure et en attendant des renforts, le menu à l’ardoise est minimaliste (deux entrées, deux plats dont un végétarien, un dessert) mais ne propose que du bon et du frais en provenance directe des « collègues » du quartier des 5 avenues. Les fruits et légumes de L’Épicerie paysanne, les fromages fermiers de la Fromagerie Chave, le saumon Fumé de Maison Matthieu et la Charcuterie Foch 2000. Une association a même été trouvée avec la Cave les Trois Coups juste en face pour accompagner vos belles assiettes d’une petite sélection de vins natures (le bistrot rajoutant juste un droit de bouchon au prix caviste). Léo Nicolas au comptoir en en salle, promet même quelques cocktails signature pour bientôt, le temps que l’affaire se rôde.
Quant à Mathieu Dubber, ancien directeur artistique en agence de communication à Paris et spécialisé en identité de marques (et qui s’est donc chargé de la belle image de Vorace qui s’affiche en devanture grâce à un peintre en lettres), il n’aura pas mis longtemps à s’acclimater à la scène bistronomique locale, après avoir ouvert une adresse avec son frère dans la Marais par le passé.
« Je suis un pur autodidacte mais j’ai toujours cuisiné et j’adore ça. J’en avais marre de vendre du vent. Je préfèrai nourrir les gens ».
Et l’on ne le contredira pas en dégustant la copieuse portion d’effiloché d’agneau confits, avec ses fruits secs, herbes fraîches et sa polenta crémeuse, ou bien sa faisselle bien twistée par un sirop menthe-verveine-citron et son petit crumble.
Chaque jour des propositions nouvelles selon son approvisionnement et humeur du jour, en format plats du midi ou petites assiettes du soir. Rillettes de loup de mer aux épices, burrata et sa crème de courgette à la menthe ou bien encore tarte ricotta, abricots, sirop de verveine/citron, basilic thaï entre autres suggestions plus qu’alléchantes.
Le Petit Plus : Le restaurant porte bien son nom. Les portions sont généreuses !
Par Eric Foucher
