Quoi ? : Restaurant et chambres d’hôtes
Où ? : 2 Boulevard Alexandre Delabre 13008 Marseille
Quand ? : Hébergement toute l'année / Restauration Mercredi au Dimanche midi et soir sur réservation
Combien ? : Entrées 17 à 30 € / Plat 29 à 55 € / Verre de vin 5 € / Cocktails 12€ / Chambre à partir de 160 € (les matelas ne sont accessibles qu'aux clients du restaurant et des chambres)
Transport ? : Bus 19
Des Questions ? : 04 91 25 13 16
Un lien ? : Cliquez-ici

Tuba, c’est un club balnéaire qui offre une parenthèse hors du temps. Un nouveau lieu de plaisirs aquatique, gustatif et solaire où l’on cultive la nonchalance avec bienveillance.

On dit souvent que le vrai luxe est ce qui ne se voit pas. Tuba est l’exception qui confirme la règle. Non pas qu’il joue dans l’ostentatoire – c’est tout le contraire – mais le panorama époustouflant qu’il offre sur le port des Goudes, le Cap croisette et l’île Maïre vous met une claque dès que vous pénétrez dans le lieu et n’a, lui, pas de prix. Enfin si, celui d’un déjeuner, d’un dîner ou d’une nuit dans l’une des cinq chambres au tarif coquet. Mais doit-on faire les chiches pour vivre des moments rares ?

A l’entrée du village de Goudes, un modeste cabanon bardé de bois blanc joue les mystérieux. N’était-ce l’enseigne en ferronnerie qui se dédouble au soleil à côté de la porte, on est loin d’imaginer ce qui se trame en sous-sol. La surprise est au bout de l’escalier dont les peintures et les céramiques commandées au collectif d’artistes South Way Studio donnent un avant-goût d’un paradis du farniente retrouvé. On va enfin respirer l’air iodé de ce fameux Tuba qui a déjà fait couler beaucoup d’encre avant même l’ouverture de ses portes.

Pour les enfants des Seventies comme le sont Fabrice Denizot Grégory Gassa instigateurs du projet, le décor semblera familier. Celui d’une pension au bord de la Méditerranée. Est-on sur la côte amalfitaine, à Corfou ou dans une station balnéaire du Var ? Qu’importe ! L’amie d’enfance du duo, l’architecte Marion Mailander, a réussi la gageure de créer de toute pièce un décor qui semble avoir toujours été là et incarne une indolence toute méditerranéenne : un comptoir recouvert de canisses, un coin salon bibliothèque où traîne des magazines et céramiques faussement kitsch, un rideau en billes de raphia qui ondule sous les courants d’air, deux salles de restauration aux volumes insoupçonnés.

Les murs d’un blanc immaculé ne font qu’accentuer l’irrésistible attirance vers ces baies vitrées qui encadrent un tableau marin chaque jour, chaque heure, différent et dont se régale un personnel aussi discret qu’amical (ndlr : Big Up à Noël et toute son équipe !). Très vite on veut passer comme Alice de l’autre côté du miroir, rentrer dans cette carte postale qui a vu passer dans le cadre des figures comme Mayol ou Falco quand le lieu n’était encore qu’un club de plongée de passionnés.

Reviennent en tête les cris d’enfants qui se jettent dans la mer, des adultes qui traînent à table enchaînant les quilles bien fraîches après un repas de famille, des bains de soleil à n’en plus finir, des traces de pieds mouillées qui disparaissent en un éclair sur la dalle brûlante, d’un bar où l’on peut se rendre en simple paréo.

Ouvert aux quatre vents, cela circule à merveille et l’on se frôle avec bienveillance entre les tables et les transats jusqu’au petit ponton où l’on accède directement à la mer. Cette proximité – les chambres donnent directement sur les terrasses et les rochers – ce brassage des genres entre le passé et le présent, c’était toute l’ambition de ce projet.

Les chambres en contreplaqué marin telles des cabines de bateau jouent elles aussi la sobriété avec, pour qui voudra bien les voir, des clins d’œil qui ravivent les souvenirs comme les premiers cours de voiles quand on déplie la tablette tenue par des bouts fluos. Quant au fameux tuyau d’arrosage jaune qu’on pince pour gagner en pression, il vaut toutes les douches du monde quand on se rince directement sur les rochers après le bain.

Et parce que la baignade creuse les estomacs on est content de voir arriver cette généreuse foccaccia à  l’encre de Seiche et jambon pata negra sur notre table protégée du cagnard par un petit parasol. Les excellentes linguines à la poutargue avec des sèches, poulpes, palourdes ne pourraient jouer plus locales. A la carte encore des ceviches de poisson frais, des salades de légumes tout juste cueillis du champ et des légumes rôties pour les propositions veggies.

Pour ceux qui préfèrent se sustenter plus nonchalamment, des paniers pique-nique sont proposés à l’apéro du soir – à l’intérieur une anchoïade et une bouteille de vin – pour ne pas laisser une miette du coucher du soleil sur les rochers en regardant le ballet des navettes maritimes. Car oui, vous pouvez y venir en bateau depuis le Vieux-Port et profiter d’une mini-croisière au long du littoral marseillais en prime !

Un joyeux moment d’insouciance, c’est la promesse tenue par cet établissement où l’on se sent en vacances à la première gorgée d’anisette. La suite appartient aux clients et à ce qu’ils voudront bien en faire. Puissent-ils comme nous se raconter de belles histoires en vivant ces moments.

Le Petit Plus Héritage et rivage obligent, le lieu met à disposition de ses clients deux bateaux (une barquette pour d’indolentes balades et un semi-rigide pour des excursions plus lointaines), des paddles et des canoës, mais surtout des palmes et tubas fournis au pied de chaque lit.

Par Eric Foucher