Un décor tropical vient de débarquer dans les anciens arsenaux de la Place aux Huiles. Derrière les parasols en raffia et les couleurs chatoyantes de son mobilier de bois peints Inti vous propose sa cuisine nikkei, fusion des traditions culinaires péruviennes et japonaises. A découvrir en terrasse ou accoudés à l'exotique comptoir.
La gastronomie nikkei quésaco ? En plus d’être un indice boursier, ce mot définit la nouvelle cuisine née de la fusion entre les subtilités et saveurs péruviennes et japonaises, mais aussi les modes de préparation, très en vogue en Amérique du sud. Et voilà qu’elle débarque à Marseille au milieu des tables de bouillabaisse ! Grâce à une déco dinguo-tropico-chic signée de l’architecte Gérard Martens, on voyage dès l’entrée. Le plafond vert émeraude contraste avec un bar tout en bois et très graphique, l’éclairage habilement tamisé est parfait pour un dîner. Des mains géantes sculptées dans le bois font office de tabourets (ndrl: sans doute la seule fois où vous accepterez de vous prendre une main aux fesses :-), créent un décor stylé et élégant, surprenant même. En attendant la carte, on peut étudier les nombreuses touches ethniques et les cactus accrochés aux murs. Un gorille vieille sous deux pachiras tressées, des plantes mexicaines qui annoncent la couleur locale. A l’extérieur, de sympathiques yuccas installés à profusion sur la terrasse et des chaises colorées sous des paillotes en filet de pêche invitent à s’installer pour déjeuner ou dîner.
Inti c’était le dieu soleil des Incas. Et pour célébrer la divinité, pour pouvez commencer par un cocktail. Les addicts du mojito pourront se délecter d’un piscojito, à base de pisco péruvien très parfumé, sirop de Palernum, citron vert, cassonade, menthe fraîche et soda water. Un « twist » que s’est amusé à créer une barmaid joueuse. Les cocktails « tipicos » et « twists » méritent le détour. On y trouve plusieurs cocktails pour les candidats cracheurs de feu, comme le Piranha, une téquila infusée au piment, jus de citron vert et coriandre, ginger beer, ou le « Bloody Geisha », un twist asiatique du Bloody Mary avec une vodka infusée au wasabi, jus de citron vert, miso, jus de tomate et sauce soja. Ou d’autres saveurs plus suaves et féminines. Côté pressions, les mousses artisanales sortent d’une brasserie mexicaine.
Avec une telle mise en bouche, la barre est haute. Côté cuisine, la gastronomie péruvienne, est à l’honneur, toujours avec ce côté japonisant, puisqu’on y sert par exemple un ceviche Nikkei (thon rouge, mangue, avocat, sauce ponzu), un tataki del caballero (des tranches marinées de boeuf Angus uruguayen dans une sauce à l’huile de sésame). En accompagnement, les frites de patate douces sont vite addictives et les vins sud-américains intéressants à découvrir, car triés sur le volet. En dessert, le piment rococo viendra picoter la saveur d’un parfait au chocolat noir. Avec un décor et des plats aussi atypiques, les tarifs sont à l’avenant le soir mais les formules du midi permettent de tester les plats à des tarifs plus abordables.
Le petit plus : Le choix de sauces typiques du continent sud-américain pour les grillades de viande (dont le fameux bœuf Angus Argentin) et certains poissons, comme le pico de gallo.
Par Camille Griffoulières / Photos E. Foucher