Une vaste terrasse ensoleillée face à la belle église Notre Dame du Mont, un bistrot aux allures de salle à manger familière et un speakeasy cosy à l’étage : la déclinaison méridionale de Tripletta réserve beaucoup de surprises sauf dans l’assiette où ses pizzas napolitaines sont toujours aussi délicieuses.
Depuis 1962, l’adresse était une épicerie fine, traiteur et bistrot bien connue des marseillais.es. Avec beaucoup d’humilité, la trattoria Tripletta est venue prendre la succession de Bataille, dont les lettres sont encore peintes sur la façade de ce petit immeuble de la place Notre Dame du Mont.
La grande et belle terrasse face à l’église qui a donné son nom au quartier – et arbore sur sa façade blanche un haut relief en céramique polychrome magnifique- est très agréable, car ensoleillée et éloignée de la circulation.
Passée la discrète porte d’entrée, on découvre une salle de restaurant à la déco néo-rustique qui semble avoir toujours existé : murs en crépis, chaises empaillées, coussins dépareillés, tables bistrot et peintures et livres de famille trônent ici et là dans les niches et sur les étagères. Elle débouche sur une seconde salle plus lumineuse sous sa jolie verrière, au fond de laquelle on aperçoit pizzaïolos et cuisiniers s’affairer autour des fours à bois et à gaz.
Après avoir tenu le Square Gardette dix années durant à Paris, Dienaba et Sébastien ont voulu recréer cette ambiance provinciale de bistrot en investissant le vaste local longtemps inoccupé.
« Nous avons rencontré le créateur de Tripletta, ces pizzas napolitaines lancées dans un petit local de Belleville et qui ont depuis essaimé à Paris, Versailles et Bordeaux. Nous souhaitions en ouvrir une à Marseille ».
Comment se faire une place dans l’univers de la pizza déjà ultra représenté à Marseille ? En respectant à la lettre la recette qui a fait le succès de Tripletta dans ses autres établissements.
Faire lever lentement ses pâtons avec une très bonne farine et levure, y ajouter les meilleurs ingrédients originaires de la botte en appellation contrôlée (DOP, équivalent de notre IGP), faire confiance au tour de main du pizzaïolo au moment de la cuisson et vous obtiendrez des pizzas « gourmet » que vous pouvez composer comme bon vous semble. En plus de pizza à la carte, vous pouvez ajouter des ingrédients si cela vous chante.
Nous n’avons de notre côté pas improvisé et opté pour deux best-sellers à la carte. La « Chesus Christ », pizza cinq fromages de haute volée avec sa mozzarella fleur de lait, son gorgonzola, sa provola fumée, son brie, son parmesan et son basilic frais. Uniquement des excellents produits couchés sur une pâte qui a bien levé à la fois mœlleuse et croustillante aux extrémités. Mamma mia ! La « Tripletta » n’est pas en reste avec ses piments verts, sa saucisse n’duja di spilinga et spinata calabra. Un must qui conviendra à ceux qui aiment les pizzas relevées.
« Nous ne souhaitions pas faire uniquement de la pizza, nous qui venons de la bistronomie. On a eu la liberté de proposer un petite carte italienne et même méditerranéenne en parallèle ».
Alors pour les habitués qui souhaitent varier les plaisir ou les fatigués de la pizza (comment est-ce possible ?!) un joli menu de plats typiques accompagne la carte des pizza (arrancini, escalope milanaise, poulpe grillé, etc.).
Caché à l’étage, un petit bar permet de boire un cocktail ou un apéritif en attendant que votre table se libère, ou bien de faire une partie de billard avec un bon digestif pour terminer votre soirée. Dans une ambiance tamisée de speakeasy avec luminaires art déco, papiers peints à l’ancienne et sofas confortables, l’heure est à la décontraction. Une petite terrasse cachée permet même aux fumeurs de griller quelques cigares ou cigarettes sans gêne.
Le Petit Plus : Vous n’avez pas pu aller au bout de votre pizza. On vous propose spontanément un petit carton pour emporter les restes. Geste encore trop rare à Marseille.
Par Eric Foucher / texte et photos