Zheng et Wael, amis et associés, ont imaginé un lieu où l’on célèbre les douceurs de l’archipel nippon et une forme de slowlife. Une adresse où le temps s’arrête pour une pause sucrée très désirable dans le tumulte des quotidiens urbains.
Si les restaurants japonais ne manquent pas à Marseille, la cité phocéenne ne dénombrait aucune pâtisserie du genre. D’un orange vif, la façade d’Aku happe le regard sur le boulevard Chave avec une enseigne peu commune.
On y devine un chien qui se prélasse dans ce qu’on croit être une baignoire mais qui n’est autre qu’un moule à cheesecake, spécialité de la maison japonaise.
Les amateurs de zen retrouveront ici un décor très minimaliste : quelques assises cannées, une banquette en béton cirée et de belles suspensions habillent une salle en enfilade jusqu’au comptoir. Derrière ce dernier, Djamila, Hina et Inès concoctent tout sourire les desserts et fouettent la poudre de matcha venue de la région d’Uji au Japon pour créer cette mousse fine à la surface de plusieurs dorinku (boissons en japonais), tantôt à l’eau de coco, tantôt à l’ichigo (fraise en japonais).
La fraise on la retrouve aussi dans un sando. Le traditionnel sandwich japonais que l’on consomme habituellement salé, ici renferme une chantilly maison à se damner.
Mais c’est bien l’aérien cheesecake japonais, la star incontestée. Cuit au bain marie, il se distingue de son cousin new-yorkais par l’absence de base biscuitée, offrant une expérience gustative unique : une sensation de légèreté à chaque bouchée.
La recette classique est revisitée en quatre versions audacieuses : fruit du dragon, charbon de bambou, yuzu et matcha. Tous sont estampillés du même labrador oisif. La légende dit que c’est lui Aku, le chien de Zheng.
Plus surprenants encore, les très instagrammables Tai-Yaki.
Moulées dans une forme de poisson, ces gaufres – très courantes dans les échoppes de street food au Pays du Soleil Levant – renferment une onctueuse pâte de haricots rouges.
Il nous tarde de revenir pour la mousse au chocolat blanc et matcha qui promet une expérience aussi fondante que croquante avec ses éclats de pistaches.
Le Petit Plus : À l’extérieur se dresse une belle terrasse et deux chaises de camping avec porte gobelet intégré pour y poser son matcha et regarder le temps qui passe.
Par Astrid Briant (texte et photos)