Chez Mouné, produits frais et bio servent de base à des recettes traditionnelles libanaises, revisitées et réalisées comme à la maison. Beaucoup d’amour mais un minimum de matières grasses dans cette cantine familiale très conviviale.
Il suffit de jeter un coup d’oeil à la devanture pour savoir où on met les pieds. Bois clair, écriture latine et arabe (version modernisée) nous indique qu’on est dans un Liban moderne et contemporain, loin des traditionnels clichés.
Pourquoi Mouné? Au Liban, toutes les mamies font des provisions pour l’hiver! Grâce à des méthodes naturelles, elles font des réserves de nourritures dans des bocaux, appelés “Mouné”. C’est cet émouvant souvenir qui a servi à baptiser le lieu.
Projet familial, Mouné est le deuxième bébé de la famille (ndlr: le premier, un vrai celui-ci est encore tout petit). En cuisine, Najla et sa maman Venus (dont le grand père était sculpteur, ça ne s’invente pas!), en salle Serje, son mari qui se définit en riant comme “le bon commis de ses dames”. C’est dans la joie et la bonne humeur que cette fine équipe décide de quitter le Liban pour partager à Marseille son goût pour la cuisine libanaise version XXIème siècle.
Après de longues recherches, ils trouvent le lieu qui leur convient, entre Palais de Justice et Vieux Port et face à l’italien Fratelli. La décoration est à l’image de leur cuisine, simple, moderne et de bon goût. A droite une grande banquette conviviale équipée de jolis coussins assortis au mur aubergine, à gauche mur blanc et chaises et tables hautes. La pièce est très lumineuse grâce aux meubles en bois clairs et à la grande baie vitrée de l’entrée où de nombreuses plantes vertes profitent allègrement des rayons du soleil.
Ici on apprécie d’abord la cuisine saine, faite exclusivement à base de produits frais et majoritairement bio. Et si vous aimez le houmous, vous allez être servis. Tous les jours à la carte, il est préparé le matin avec des pois chiches bio, une pointe de jus de citron, du tahini et un tout petit peu d’huile de sésame. Le secret d’un houmous réussi réside dans les proportions et Nadja insiste sur le fait que le sien est très léger, “le meilleur des anti-oxydants” nous confie-t-elle. Pour accompagner les plats, le pain vient de la boulangerie bio, Dame Farine dont la réputation n’est plus à faire.
A la carte, des plats végétariens ou pas, toujours accompagnés de légumes de saison et assaisonnés d’épices libanais. Le plat du jour permet de tester toutes sortes de préparations exotiques: Mussakhan (plat traditionnel palestinien), Samkeh Harra, daurade en sauce ou Kafta, brochettes raviront vos papilles. Si la découverte de nouvelles saveurs ne vous tente pas, vous pouvez opter pour l’houmous bowl (houmous de pois chiche ou de betterave, légumes divers, avec ou sans viande) agrémentés différemment au gré des arrivages.
Nadja veut faire évoluer les mentalités et populariser une cuisine libanaise variée, composées de plats qui sortent de l’ordinaire: le gâteau de choux fleur est un délice et le moujadara, plat ancien à base de lentille (dont l’aspect n’est pas des plus appétissant et pourtant) s’avère onctueux et goûtu.
Quant aux bouches sucrées, elles ont l’embarras du choix entre le sfouf, gâteau au curcuma, riz au lait à la fleur d’oranger ou de savoureux gâteaux au chocolat et peuvent être dégustées en dessert ou pour le thé en début d’après-midi (large assortiment de thé bio). Prochainement, un assortiment de plats sucrés ou salés sera proposé pour le petit déjeuner. Vous aurez ainsi l’opportunité de bien commencer la journée avec du Zaatar, mélange de thym en poudre, de sésame et d’huile d’olive dans lequel on trempe du pain grillé. Tous les plats peuvent être commandés à emporter mais rien ne remplace les anecdotes de Serje sur sa vie au Liban dans ce lieu convivial.
Le Petit Plus : Prochainement des produits libanais, issus du commerce équitable seront disponibles dans un petit coin épicerie fine.
Par Nathalie Boscq