Si je pouvais trouver de bons produits pour cuisiner, déjeuner sur le pouce en toute simplicité - car manger c’est aussi partager- ce serait l’idéal... C’est maintenant réalité.
« Chi va piano va sano ». Elle a pris son temps, Julia pour ouvrir sa belle épicerie. Le temps de bien apprivoiser Marseille après sa trépidante parenthèse parisienne. Devenir elle aussi actrice d’une cuisine de produits qu’elle a célébrée à longueur de papiers dans la presse. Laisser mûrir une passion qui coulait dans ses veines depuis longtemps grâce à des parents restaurateurs – Reine et Guy Sammut de l’Auberge de la Fenière à Lourmarin mais qu’elle voulait faire sienne. Mettre à profit les centaines de rencontres avec des producteurs de produits du terroir, les jeunes chefs d’une gastronomie en pleine révolution Fooding, de digérer les recettes découvertes au cours de ses nombreux voyages mais aussi d’apprendre son nouveau métier d’épicière. C’est au près d’Alessandra Pierini (épicerie Rap à Paris), sa grande sœur de cœur, qu’elle apprendra à être marchande. Avec Charlotte, Moussa, Julien et Aurélien, elle devient maintenant commerçante. Le tempo est donné. A l’image du quartier, ça s’agite en tous sens. Et quel autre quartier mieux que Noailles, le ventre de Marseille, pour accueillir ce concentré de Méditerranée ? Le beau volume tout en enfilade entre Sauveur et la Maison Empereur semblait tout trouvé. Ne lui manquait plus qu’un puits de lumière au fond et la subtile touche déco d’Honoré pour qu’une simple boite de pâtes italiennes ou un saucisson corse devienne un obscur objet de désir. Comme un écho aux racines familiales (Siciliennes, Tunisiennes et Maltaise) la Méditerranée est partout : du pin parasol frappant l’enseigne, au carreaux en pierre de lave bleue aux reflets d’argent, des olivier aux cactées, des chaises en rotin aux abats-jours en rafia. Mais le sud est surtout dans l’assiette de ce que l’on qualifiera plus volontiers une table d’hôte qu’un restaurant tant on se sent comme à la maison. Les producteurs s’y invitent d’ailleurs régulièrement en fin de semaine pour des dégustations tous comme les chefs viendront s’y amuser en cuisine. Légumes rôtis au zaatar, escabèche de carottes, kumquats et brucciu frais, tartines asperges vertes, poutargue et beurre de citron, … les papilles s’émoustillent et les sourires fleurissent. C’est donc bien cela que partager un bon repas. Alléluia ! (EF)