L'histoire de la Caravane Café continue de s'écrire à L'Estaque avec de nouveaux chefs talentueux aux commandes. Chaque semaine, une nouvelle carte pour un voyage culinaire unique.
L’âme de l’ancienne propriétaire se lit toujours sur les murs du Caravane café. Julie a eu mille vie sur les routes qu’elle sillonnait avec sa troupe de cirque, avant de faire voyager ses convives autour des cuisines du monde dans cette petite cantine à la fois fantasque et intimiste de l’Estaque.
On retrouve des fragments de ces voyages réels ou imaginaires ici ou là : un planisphère XXL en guise de papier peint ici et une belle caravane gypsy servant d’applique et de rack à verre là. En levant les yeux au plafond, la peinture vous fera elle plonger dans le plus célèbre roman de Lewis Caroll.
Lorsque Julie a décidé de voguer vers d’autres horizons étant fermer ce qui était devenu un repère pour les habitants du quartier – parmi lesquels Olivier Moreux, habitant et directeur du cabinet d’architecte éponyme ou encore Raoul Michel, le cofondateur du supermarché coopératif Super Cafoutch– , 130 d’entre eux se sont constitués en coopérative pour poursuivre l’aventure de ce café pas comme les autres.
Désormais chaque semaine, un chef indépendant du quartier vient en résidence et s’empare de la cuisine pour donner à goûter son univers et régaler locaux et touristes de passage avec une cuisine écoresponsable.
Ce midi là, et les jours qui précédaient, Honorine était au fourneaux pour mettre en lumière une cuisine qui lui ressemble, simple, un peu regressive et très savoureuse.
À la carte, de généreuses boulettes de poulet à la sauce coco dopées aux arachides et accompagnées d’un riz birryani ou encore un oeuf cocotte au jambon servi dans un petit pot de confiture, ses mouillettes et ses petites pommes de terre sautées en persillades venues tout droit du Kafoutch évidemment.
Une nostalgie gourmande qui s’est poursuivie pour les becs sucrées avec un cheese cake qui ne savait pas trop se tenir, mais qui rappelait les mousse légères au marron bien connu des frigos familiaux dans les années 80. Plus subtile, une poire pochée au sirop d’Hibiscus façon Belle-Hélène vallait, elle aussi, le détour.
Lundi un autre chef assurera la relève et dans quelques temps, Julie reprendra possession de l’adresse pour une semaine à l’occasion de laquelle, elle proposera, entre autres, ses mythiques Hot-dogs dont tout le quartier raffole.
Le Petit Plus : L’adresse propose plusieurs soirées par mois dont certaines hors les murs, mais aussi des rencontres littéraires.
Par Astrid Briant (photos AB et EF)