Binôme dans la vie et sur les statuts, Jaouad et Elvira vous accueillent dans leur nouveau lieu hybride mêlant café, cantine et boutique engagée. Au Lala Café, on connaît la chanson. Convivialité et créativité battent à l’unisson.
Un coffee shop multiculturel
Si les conversations des premier rendez-vous ont souvent des airs de discours préfabriqué, celle de Jaouad et Elvira a, pris une tournure bien plus inspirante. Elle a même esquissé le Lala Café, né d’un savant mix and match de leurs passions.
Rodé à l’univers de l’hôtellerie, Jaouad a déjà accompagné plusieurs ouvertures de cafés au Maroc. En parallèle, il nourrit une vraie passion pour les silhouettes au style structuré, au point de s’être bâti une solide communauté sur un célèbre site de seconde main, toujours à l’affût de ses trouvailles. Elvira, quant à elle, évoluait dans l’événementiel et la musique.
Niché dans l’une des rues du Cours Julien, Lala Café, c’est l’hybridation de tous ces univers — avec, en prime, une cantine d’inspiration méditerranéenne.
Pensé comme un lieu de vie, Lala Café propose une belle palette de boissons pour se désaltérer et prendre le temps. À commencer par son café de spécialité Corto qui magnifie une extraction douce et toute une offre de latte dont le Nes Nes. Cela signifie « moitié-moitié » en darija, dialecte marocain et décrit un café très fort mélangé à une quantité équivalente de lait chaud.
S’ajoute à cela, du thé, à la menthe bien sûr, mais aussi des thés matcha (cérémonie) et hojicha, sans oublier toute une série de sodas majoritairement pauvres en sucre et pour certains produits localement. À l’occasion du goûter, des parts de gâteau maison comme un carrot cake et son glaçage au cream cheese méga généreux viennent former le combo parfait.
Une cantine méditerranéenne
Ce gâteau est l’œuvre du chef Amine qui, dissimulé derrière un rideau estampillé « cusine », s’active à régaler habitués et touristes bien renseignés.
Il orchestre des petits déjeuners et des lunchs à la pause méridienne inspirés du bassin méditerranéen dans toute sa diversité.
Le matin, les œufs à la coque escortés de tartines de la boulangerie Pain Pan, de confiture maison et d’un trait de beurre croisent une omelette japonaise tout en délicatesse.
À midi, ce jour-là, quatre propositions pour contenter toutes les envies : une soupe lentilles-potimarron dissimulant un lit de boulghour, un riz aux fruits secs, tahini et carottes caramélisées, une salade méchouia revisitée en tartines, et, pour finir, un généreux « dwich » poulet pané, aïoli et gingembre accompagné de chips maison.
Un shop engagé
Si la faim est déjà une excellente raison de franchir le seuil, un shop engagé accroche aussi la rétine.
On y découvre une sélection de pièces de mode issues d’une coopérative marrakchia, parmi lesquelles des bonnets traditionnels tricotés main par des artisanes, véritables orfèvres de l’aiguille.
Dans la même veine, des sacs cabas monochromes et d’autres en bandoulière réalisés à partir de plastique recyclé. A cette sélection dont les tarifs ont été pensés pour garantir une rémunération plus équitable des créateur.
S’ajoutent à cela les pépites vintages de Jaouad mais aussi quelques articles déco, comme des suspensions en laine de mouton et des illustrations signées de l’artiste-tatoueur Tabas.
Le Petit Plus : Un graf d’Aketo, membre du mythique groupe Sniper, réalisé sur un rideau métallique, habille le mur derrière le comptoir et une bande son mêle les grosses références du rap français des années 90-2000 à des hits vintages orientaux.
Par Astrid Briant (texte et photos)












