Les commerces se suivent mais ne se ressemblent pas sur Grand’Rue qui voit débarquer Moe. Le temps d’un latte, ce coffee-shop singulier entend bien nous faire voyager jusqu’à l’archipel Nippon.
Le bleu azur du haut-vent de Chez Moe est un appel irrésistible. Mais si ce n’est lui, c’est peut-être la bonhomie de Moesen ou la fraîcheur de ses boissons qui vous séduiront. Biberonné aux mangas aux côtés de ses deux frères et inspiré par ses nombreuses déambulations à travers le pays du soleil levant, Moe a imaginé une petite echoppe qui conjugue, dans le style, les machiyas de Kyoto et l’esprit diner avec une jolie baie vitrée rétractable qui donne sur le parvis.
Ici, tous les cafés de spécialité de la brûlerie marseillaise Moka sont déclinés en version glacée. Et pour une déambulation gustative au Japon, Moe – et Léa la barista, proposent des thés matcha – de la cave à thé Lorène Millet – réinventés, tantôt mêlés à la noix de coco tantôt pimpés à l’eau tonique.
En journée, pour combler les appétits, Caterine, la cantine incontournable de Marie Dijon (rue Fontange), propose une carte simple et efficace, à l’image de Chez Moe. Au menu : des sandos japonais, moelleux et généreux, garnis de tamago (œuf, ciboulette) ou de filet de poulet, qui séduisent les palais du Panier par leur fraîcheur et leur équilibre. En accompagnement, un houmous au citron confit, relevé de pois chiches grillés et d’une sauce vierge aux notes de cébette, d’orange, de céleri et de menthe. Pour varier les plaisirs, on optera volontiers pour la fraîcheur d’une burratina, d’un vitello tonnato ou la gourmandise d’une tielle supions ragoût toute juste sortie du four.
D’autres talents de la Cité Phocéenne devraient prochainement collaborer avec le Coffee shop pour offrir une jolie vitrine en acajou massif à leurs recettes respectives.
Mais Moesen, de son prénom, ne catalyse pas que les chefs talentueux ou étoiles montantes de la scène culinaire locale. Si le bon l’anime, le beau aussi. On en veut pour preuve l’incroyable intérieur réalisé par l’ébéniste Aurélien Jesel, fondateur de Palomino Mobilier qui a conçu sur mesure la devanture, le bar et le mobilier en bois précieux et dont les lignes épurées créent une atmosphère chaleureuse et intemporelle.
Le soir, dans les quelques mètres carrés de cette échoppe très instagrammable, le doux bruit de la machine à café s’éteint et laisse place à une danse de jolies quilles de vin nature, soigneusement sélectionnées par Moe et un agent de vin passionné et engagé.
Les chaudes soirées se prêtent à une dégustation en terrasse, mais une petite salle nichée à l’étage devrait bientôt accueillir les oiseaux de nuit lorsque les températures viendront à baisser.
Par Astrid Briant (texte et photos)