Café, resto cantine, coworking, Twali est un nouveau (love) spot situé à quelques rails de la Gare Saint-Charles. Un lieu à vivre où vous allez adorer boire un café, travailler ou assister à une soirée. Son nom signifie "tu reviendras" en kabyle. On n'en doute pas !
« Ya rayah win msafar trouh taaya wa twali« . Vous souvenez-vous de cet air ?
Twali, nouveau lieu ouvert par Karim et Ahmed près de la gare Saint-Charles, n’a rien de la nostalgie ou de la douleur exprimée par le blues chaâbi « Ya Rayah » du chanteur algérien Dahmane El Harrachi. Les deux frères pencheraient peut-être plus du côté de la reprise par Rachid Taha en 1998, blockbuster des dancefloor. Mais le passé, les deux natifs du quartier, ils l’emboucanent pour citer Tom, figure incontournable de Belsunce.
Dans les anciens locaux des archives de Monumenta, les deux frères trentenaires à l’énergie débordante ont créé un lieu comme on aimerait en voir fleurir dans tous les quartiers de Marseille, du nord au sud.
Twali, c’est une cantine à la cuisine simple et moderne réalisée à partir de produits frais et de saison. Ce midi-là, une réconfortante et délicieuse soupe aux pois cassés en entrée et une entrecôte sauce coriandre avant une crème brûlée régressive. Les végé ne sont pas laissés de côté puisqu’une option est systématiquement prévue.
Mais Twali, c’est aussi un (très bon) café, un bar, un espace de coworking, un lieu d’exposition et d’événements culturels, de rencontres, de projections, d’ateliers pour les enfants.
L’envie et l’ambition sont énormes, mais ce qui retient l’attention et force l’admiration, c’est l’ancrage dans le quartier. Sur tous les fronts associatifs, Karim et Ahmed n’ouvrent pas un énième commerce. Ils l’imaginent comme un véritable lieu de vie et de rencontres.
Belsunce coule dans les veines des deux frangins. D’ailleurs Karim a déjà distribué son énergie à quelques rues d’ici avec le coffe-shop Fun Funk.
Lumineux, spacieux, joyeux, aucun besoin de plans marketing ou de bureau de tendances pour faire de Twali, un lieu avec de la personnalité.
Le cœur, la tête et le goût des deux frères ne suffisent pas, on ne va pas se mentir. Il a fallu pas mal d’huile de coude aussi.
Karim et Ahmed ont tout fait eux-mêmes en récupérant à droite et à gauche : des cartes de Marseille qui allaient être jetées sont transformées en papier peint, un miroir a été sauvé de la déchèterie, l’agora de Monumenta est utilisée dans le jardin qui risque bien de se transformer en lieu le plus désirable du quartier dès les beaux jours revenus.
Ya rayah win msafar trouh taaya wa twali (« Ô toi qui t’en vas, où pars-tu ? Tu finiras toujours par revenir ») dit la chanson. On n’en doute pas un seul instant Twali. D’où qu’on soit, où qu’on aille, on reviendra souvent, c’est sûr.
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Par Valérie Vangreveninge / Photos Eric Foucher