Sur un boulevard ennuyeux, 13 lettres comme une promesse. Celle d’un bon moment entre amis dans une cantine sans chichi mais pas sans charme.
Une devanture sixties qui cache une arrière-cour champêtre : bienvenue dans l’arche de Charlotte et Noé, le vaisseau fantastique amarré dans un ancien primeur. On y croise un buffet rustique qui fait de l’œil à un comptoir digne d’un décor d’Audiard. Les tables en formica voisinent avec les chaises bistrot, les fauteuils en osiers paressent sous des parasols de réclame. Un bric à brac improbable qui, par je ne sais quel magie, offre une belle harmonie si bien qu’on s’y sent vite à l’aise quand vient le moment de trouver sa place muni de son plateau garni. Car l’endroit est un self où vous pourrez à votre guise vous poser au comptoir, dans la salle à manger, sur la terrasse ensoleillée ou dans le jardin sauvage. Le « comme à la maison » se retrouve dans la cuisine que nous mijote Christelle, ces petits plats de bistrot qu’on avait délaissé à vouloir trop en faire. Le sauté de veau aux olives et la tarte citron meringuée passent comme une lettre à la poste. La tarte et la salade aussi retrouvent le goût des produits frais. Un café pour la route ? Oui mais du fraîchement moulu pour l’arôme, du Luciani pour les connaisseurs. L’esprit bohème sans la posture, c’est l’idée que l’on se fait d’une cantine familière. Et bien ici, une photographe et un archi ont trouvé la recette. C’est chouette ! (EF)