Deux entrées, deux chefs, deux ambiances mais un même plaisir à se régaler maintenant d’une cuisine fraîche et inventive dans un quartier où l’on ne mettait que rarement les pieds.
Avouons-le tout de go, on se rend aussi souvent dans le quartier des 5 avenues pour y déjeuner qu’à Mazargues pour y faire du shopping. On a bien parfois terminé dans le folklorique restaurant Chez Vincent très tard dans la soirée sans vraiment l’avoir cherché. Alors c’est déjà une surprise et un pari de taille que ce restaurant, à l’origine un appartement bourgeois, dont on découvre la très belle terrasse après avoir franchi une porte monumentale en acier corten rouillé. Le brouhaha lancinant semble bien loin dans ce jardin suspendu qui préserve la confidentialité des convives et dans cette salle contemporaine à la véranda baignée de lumière en journée et dont les créations luminaires tapissent les murs le soir venu de nappes opalescentes colorées. Mais l’intérêt serait assez banal si l’on en restait là. Ce décor enjôleur ne fait finalement qu’accompagner parfaitement la cuisine d’un jeune duo rencontré sur les bancs de l’école hôtelière. Pierre Lamour , chef du sucré, Jean-Claude de Lanfranchi, chef du salé s’accordent parfaitement pour nous proposer une cuisine raffinée qui ne sent pas l’esbrouffre, à l’image de ce menu du marché qui offre un rapport qualité prix à faire rougir pas mal de bistrot de quartier. Les salades sont copieuses et inventives dans les associations sucré-salé, les plats exhalent de douces odeurs (miam le « Suprême de volaille fermière farci à l’écrevisse, jus de maïs ») sans jamais négliger le visuel. Quant aux desserts comme le tian de figues et fraise, on ne saurait que trop vous recommander de ne pas en faire l’impasse. Avec une jolie vaisselle, nappes et serviettes de coton en prime et un service pro mais jamais ampoulé vous l’aurez compris, nous avons été emballés. (EF)